mardi 22 mai 2012

The Horus Heresy : les deux premiers tomes

Je dois par moment donner l'impression de débarquer sur la planète livre, puisque je compte aujourd'hui faire un joli retour en arrière pour mieux m'attarder sur les deux premiers tomes, parus en 2006 et 2007, d'une saga cosmique et épique : The Horus Heresy. Le premier tome est signé par le comicsement doué Dan Abnett (The Authority, Monsieur cosmique chez Marvel, Resurrection Man) et s'intitule "L'Ascension d'Horus", quant au deuxième il est écrit par Graham McNeill (une pure production de Games Workshop que je ne connais pas) sous le titre "Les Faux Dieux".

Que les néophytes en univers Warhammer 40k (dont est inspirée cette saga) se rassurent, pas besoin d'avoir potassé trente-six codex d'armées pour pouvoir apprécier les deux romans. Certes, le connaisseur aura l'avantage d'une immersion plus rapide, mais guère plus. Dans Warhammer 40k, l'humanité, après des millénaires de ténèbres, se réveille sous l'égide de l'Empereur qui décide de lancer la Grande Croisade afin de rassembler toutes les peuplades humaines dispersés aux quatre coins de la galaxie. Fers de lance de la Croisade, les Space Marines se taillent la plus belle part des actions glorieuses et de conquête. Génétiquement modifiés, ces géants immortels (et non pas invincibles) sont les plus belles machines à tuer de l'Imperium. Les Space Marines sont divisés en légions, chacune dirigée par un Primarque, créé à partir des gènes de l'Empereur et transmettant lui-même son code génétique à sa légion. Les romans commencent au moment où l'Empereur décidé de quitter le front de la Croisade et retourne sur Terra. Il nomme à la régence militaire son fils préféré : Horus, primarque des Luna Wolves, le Maître de Guerre. 

Voilà pour le background. Dans "L'Ascension d'Horus", sous-titré "Où sont plantés les graines de l'Hérésie", nous suivons principalement la montée en puissance d'un capitaine des Luna Wolves, Loken. A près un fait d'armes remarquable et remarqué, Loken est invité à siéger au Mournival, le Conseil officieux de la légion, et d'aider en cela le Maître de Guerre à prendre ses décisions. Tout n'est cependant pas rose dans ce premier arc narratif, car entre deux boucheries militaires, Loken est confronté au Warp, au Chaos dans les mystérieux et sombres Pics des Murmures, ce qui l'amène à douter de la cohésion de sa légion. Le doute s'accroît lorsqu'il apprend qu'une loge secrète, pratique proscrite par l'Empereur lui-même, siège au sein des Luna Wolves. Quant au deuxième tome, accompagné du plus explicite "Où l'hérésie prend racine", les choses se précisent. Se jetant droit dans le piège dressé par un de leurs frères d'armes, Horus prend la tête des troupes sur la lune de Davin. La lune est infestée et putréfiée, et la légion croule sous le poids des morts-vivants qui se déversent sur elle. Suivant la trace du message radio qui ne cesse de susurrer  le nom "Nurgh-Leth", Horus affronte l'ancien gouverneur de Davin, putréfié après voir porté allégeance au Chaos. Se débarrassant de l'abomination après un combat acharné, Horus s'écroule et perd connaissance. Pour le sauver, les membres les plus fanatiques des Luna Wolves le transporte dans un temple sacré de la Loge du Serpent. Au cours de ce voyage mystique, Horus s'offre la vision d'un Imperium dévoyé aux forces du Chaos. A son réveil, le Maître de Guerre a fait son choix. 

Voilà à grands traits ce qui se passe dans les deux premiers livres (sur dix-sept en cours de parution, ça laisse rêveur). J'ai décidé de les joindre car ils constituent une forme de prologue au déclenchement à proprement parler de l'hérésie. Ils sont donc fondateurs car ils mettent en place un certain nombre d'enjeux, en premier lieu le cheminement qui conduit Horus à embrasser la voie de la trahison. On trouvera d'ailleurs un petit peu à redire sur le moment fatidique où le pas est franchis, car sans explications détaillées, cela ne reste pas exempt d'un part d'illogique. Les enjeux secondaires sont aussi nombreux : on pressent les dissensions profondes qui vont secouer les Luna Wolves, symbole de la guerre fratricide qui va suivre. Certaines légions des Space Marines sont quant à elles quasiment dans les mains du Chaos, et les futures forces en présence se dessinent peu à peu. Face au mal, on suit aussi, doucement mais sûrement, la création du courant de l'Inquisition, créateur d'une nouvelle religion, faisant de l'Empereur leur Dieu. Tout ce beau monde a très peu de temps avant que les rideaux tombent, pour faire de la Galaxie le théâtre d'un embrasement général. Que dire au niveau de l'écriture ? C'est globalement très bon, du moins c'est ce qu'on attend de ce type d'exercice. Un style fluide, des dialogues percutants, des descriptions fines mais qui vont à l'essentiel, un côté bad ass chez ces monstres du combat, tout est présent. Sans parler des scènes de guerre, à la fois épiques et héroïques, parfois désespérées, mais toujours dynamiques et dirigées d'une plume de maître par les deux écrivains. Les nombreuses références à la mythologie de Warhammer sont présentes, mais les puristes décèleront des apports nouveaux, des ajouts référentiels, eux aussi mythologiques et cosmologiques, qui sont la bienvenue pour étoffer un univers, déjà bien riche. 

Vous l'aurez compris, si vous avez occulté les romans Warhammer, suspectant comme moi un coup commercial de la part de Games Workshop, vous avez à moitié raison. Oui c'est un coup commecial (comme toujours chez eux), mais un bon coup. Qu'est-ce que l'on demande lorsqu'on lit de la SF (disons non-spéculative) ? Que ce soit bigger than life, que ça explose dans tous les sens, et qu'on soit captivé par ce qui y est décrit. Autant dire qu'avec "L'Ascension d'Horus" et "Les Faux Dieux", on est largement servi. Un must à avoir donc.

2 commentaires:

  1. Personnellement je suis assez surpris par les couvertures qui font tous sauf 40K (enfin, si on excepte les Space Marines)et plus...classique dans leur construction. Plus fantasy, notamment dans les couleurs.

    Est-ce un énième coup de GW pour tromper le lecteur perdu ou au contraire une volonté de sortir les récits 40K du traditionnel noir crasseux ? Peu importe, parce que ça rend plutôt bien.

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  2. Il faudrait que je regarde avec les couvertures suivantes. Mais c'est pas du traitement par image de synthèse ?
    Mais ton ressenti est le même qu'à la lecture. Tu es dans du 40k, mais pas que, parce que tu ne peux pas tisser une intrigue en paraphrasant les codex. Donc ça rend plutôt bien.

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