lundi 29 avril 2013

Rencontre avec Valérie Perrin et Claude Lelouch

Librairie Préambule - Le bar du XXe

Before - Mardi 30 avril à partir de 18 h 30 au bar du XXe​​​​​​​​​​​​


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Mardi 30 avril  - 18 h 30 au Bar du XXe / Préambule

Rencontre - signature - avec Valérie Perrin et Claude Lelouch avant la projection du film "Roman de gare" à l'occasion de la présentation du livre de Valérie Perrin :

Ces amours-là, carnet de tournage

Plongez au coeur du tournage de Ces amours-là, le 43e film de Claude Lelouch. Le réalisateur mythique d'Un homme et d'une femme vous fait partager son quotidien et celui de ses acteurs durant les quelques mois de tournage a travers des photos, des interviews, et des confessions. L'histoire retrace l'itinéraire sentimental d'une femme entre les années 1940 et 1960, le chanteur à succès Raphaël sera un des cinq hommes de sa vie. Audrey Dana, Raphaël, Anouk Aimée, Judith Magre, et Dominique Pinon font partie du casting. "Certains soirs, il nous est arrive d'être fatigues, de vouloir rentrer prendre une douche, de faire autre chose. Claude, lui, n'a jamais envie de faire autre chose. C'est ce qui le sépare du reste du monde." Grâce à cet ouvrage qui est aussi une œuvre d'art, vous pénétrerez dans le quotidien de ce réalisateur à la fois mythique et contesté qu'est Claude Lelouch - et dans celui de ses acteurs - à travers des commentaires, des dialogues et des réflexions saisis au vol. ce livre est une intrusion exceptionnelle dans l'univers de la création de "l'homme' aux 43 films". Des moments intimes sur le tournage d'un film qui l'a très longtemps hanté, rehaussés par la force de la photographie. Il trace le portrait sans concession d'un cinéaste obsédé par l'improvisation du cœur, faisant preuve d'une force et d'une sensibilité qui vous amènent alternativement au bord des larmes et du rire.
Valérie Perrin est née en 1967 dans l’Est de la France. Elle dit qu’elle fait des photos depuis l’enfance en « amateur éclairé ». Elle change d’orientation professionnelle lorsque Claude Lelouch lui demande d’être photographe de plateau sur le tournage de son film « Ces amours-là » en 2009 avec Audrey Dana, Anouk Aimée, Dominique Pinon et Raphaël. En 2008, elle fait une formation de photographe à l’école des Gobelins afin d’aborder le plateau de manière professionnelle.
Le tournage de « Ces amours-là » s’avère tellement dense qu’elle réalise un « Carnet de tournage » aux Editions France Empire en 2010, livre artistique retraçant les grands et petits moments du film de Claude Lelouch en images et en mots.
En 2010, elle est aussi photographe de plateau sur le tournage de Samuel Benchetrit « Chez Gino » avec Anna Mouglalis, José Garcia et Sergi Lopez. À partir de 2012, Valérie sillonnera les routes d
e France afin de réaliser un livre de photos « la France vue de dos ». Ses photographes référence : Reza, Robert Doineau, Edouard Boubat, Willy Ronis, Saul Leiter, Raymond Depardon.

« Ce sont les photos d’une femme qui est très curieuse. Qui s’intéresse surtout aux petites choses de la vie, qui voit véritablement ce que les autres ne voient pas. Ce sont les photos d’une « concierge » dont la curiosité serait toujours récompensée. Les photos de quelqu’un qui aime la vie et les choses simples. D’ailleurs, elle ne photographie que la simplicité.
Et surtout, surtout, elle est obsédée par les dos. Ce n’est pas une fanatique des visages. Elle préfère les contre-jours, les profils, l’abstrait. Du coup, quand elle fait des portraits, ce qui est plus rare en général, ils sont remarquables.
On a le sentiment que son appareil photo est sur une autre planète, c’est très étonnant.
Quand elle est confrontée à quelque chose d’essentiel, quand le sujet est plus fort que la forme, elle devient très classique. Mais quand il ne se passe rien du tout, elle capte l’insolite, car pour elle, l’insolite est toujours un événement.
J’ai eu envie de l’engager comme photographe de plateau parce que je recherchais quelqu’un qui allait voir sur mon plateau ce que ma caméra ne filmerait pas. Je voulais quelqu’un qui raconte la même histoire que moi mais autrement.
Elle m’a donné plus que ce que je lui avais demandé. Quand j’ai découvert les premières photos du tournage, j’ai même eu le sentiment de découvrir le film d’un autre.
Pour conclure, je dirais que Valérie est une professionnelle qui n’a pas peur de faire des photos d’amateur, et c’est en cela qu’elle fait partie des grands photographes de notre époque
». - Claude Lelouch.
Alors... RDV 18 h 30 au XXe... Nous vous attendons nombreux
Préambulement votre

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jeudi 25 avril 2013

Marvel NOW ! Le programme de Panini pour le kiosque vf

Ouf, ça y est quasiment. L'accouchement a été long et difficile, mais Panini s'est enfin dépatouillé avec son (nouveau) relaunch prévu pour le mois de juillet prochain. A la différence du précédent relaunch (assez controversé sur base de "je colle avec la popularité des persos des films marvel"), Panini ici profite de la contre-attaque de Marvel, qui tente avec son nouveau statu quo NOW!, de damer le pion des New 52 de la concurrence. Et vu les dernières ventes aux USA, DC va devoir en remettre un coup pour tenir la cadence infernale imposée par Marvel.

Autant dire, mes chers lectrices et lecteurs allergiques à la langue de Shakespeare, que c'est le moment ou jamais de se mettre à du comics vf. Marvel NOW ! c'est un nouveau départ accordé à 90% des séries Marvel avec des nouvelles équipes artistiques et scénaristiques. Qui dit redistribution, dit aussi petit jeu des chaises musicales (Bendis part sur le cosmique et l'univers X-Men, ou Fraction se trouve en charge du petit monde des 4 Fantastiques), mais est aussi synonyme  d'arrivée de nouveaux talents capables de rafraîchir un personnage ou un univers. Dorian Mendes rappelait sur la page facebook de l'éditeur que c'était le timing idéal pour donner (ou redonner) sa chance à un personnage, un scénariste ou une série. Et je ne suis on ne peut plus d'accord avec cet argument. 

Il est d'autant plus facile de se laisser tenter car les magazines sont presque tous des must-have. Vous aimez les équipes stars de Marvel ? La revue Avengers regroupe quatre séries éponymes, que les protagonistes soit New, Secret ou Young. Vous aimez plutôt les icônes Marvel ? Avengers Universe vous propose les excellentes séries de Waid sur Hulk ou encore d'Aaron sur Thor, sans parler de Remender (une des valeurs sûres de la maison des idées) sur Captain America. Et si vous avez toujours eu une préférence pour les mutants, impossible de passer à côté de X-Men, avec les deux séries blockbusters de Bendis. Vous êtes titillés par le cosmique, précipitez-vous sur le Iron Man et son Guardians of the Galaxy et un tout nouveau Nova. Bref, vous l'aurez compris, c'est un quasi sans faute à tous les étages. Bravo à toute l'équipe Panini, réfléchir un peu plus longtemps aura été très positif, car le lecteur est soigné aux petits oignons. 

Je me permets donc de reproduire la checklist de Panini, qui vous livre plus en détail son plan de bataille pour les prochains mois.

PS : suite aux annonces de l'éditeur, j'essaye autant que faire se peut d'actualiser les infos. 
MAI

MARVEL UNIVERSE HS 14 : MARVEL NOW! - LE PROLOGUE (56 pages, 4 euros 30)
Marvel NOW! Point One (Bendis, Loeb, Gillen, etc. /McNiven, McGuinness, McKelvie, etc.)
Sortiele 3 mai

JUIN

UNCANNY AVENGERS 1 (mensuel, 72 pages, 4 euros 50)
Uncanny Avengers (Remender / Cassaday), Avengers Arena (Hopeless / Walker), A+X (Slott, Loeb / Garney, Keown... qui seront relayés par de nouvelles équipes artistiques chaque mois)
Sortie le 7 juin

JUILLET

AVENGERS 1 (mensuel, 112 pages, 4 euros 80)
Avengers (Hickman / Opeña), New Avengers (Hickman / Epting), Secret Avengers (Spencer / Ross), Young Avengers (Gillen, McKelvie)
Sortie le 2 juillet

AVENGERS UNIVERSE 1 (mensuel, 112 pages, 4 euros 80)
Thor (Aaron / Ribic), Captain America (Remender / Romita Jr), Hulk (Waid /Yu), Avengers Assemble (DeConnick /Caselli), Fearless Defenders (Bunn /Sliney)
Sortie le 2 juillet

IRON MAN 1 (mensuel, 112 pages, 4 euros 80)
Iron Man (Gillen / Land), Guardians of the Galaxy (Bendis / McNiven), Nova(Loeb / McGuinness), Fantastic Four (Fraction / Bagley)
Sortie le 2 juillet

X-MEN 1 (mensuel, 112 pages, 4 euros 80)
All-New X-Men (Bendis / Immonen), Uncanny X-Men (Bendis / Bachalo), Cable & X-Force (Hopeless / Larroca)
Sortie le 2 juillet

UNCANNY AVENGERS 2
Sortie le 2 juillet

SPIDER-MAN 1 (mensuel, 112 pages, 4 euros 80)
Superior Spider-Man (Slott / Stegman), Avenging Spider-Man (Yost / Dell'Otto)
Sortie le 5 juillet

X-MEN UNIVERSE 1 (mensuel, 112 pages, 4 euros 80)
Savage Wolverine (Cho), Uncanny X-Force (Humphries / Garney) Astonishing X-Men (Liu / Walta), Age of Apocalypse (Lapham / Arlem)... X-Men (Wood / Coipel) rejoindra le sommaire dès août !
Sortie le 5 juillet

WOLVERINE 1 (mensuel, 72 pages, 4 euros 50)
Wolverine & The X-Men (Aaron / Bradshaw), Wolverine (Cornell / Davis)
Sortie le 5 juillet

DEADPOOL 1 (bimestriel, 72 pages, 4 euros 50)
Deadpool (Duggan, Posehn / Moore), Deadpool Team-Up (Van Lente / Talajic)
Sortie le 16 juillet

MARVEL KNIGHTS 9 (bimestriel, 128 pages, 5 euros 70)
Thunderbolts (Way / Dillon), Daredevil (Waid / Samnee), Punisher (Rucka /Suayan), Winter Soldier (Brubaker /Lark)
Sortie le 16 juillet

AOUT 

AVENGERS HS 1 (112 pages, probablement 4,80 euros)
Red She-Hulk #58-62 par Parker et Pagulayan.
Sortie en Août

OCTOBRE

MARVEL UNIVERSE 1 (112 pages, 5,50 euros)
Thanos Rising #1-5 (Aaron/Bianchi)


Alléchant, n'est-ce pas ? Moi je trouve que ça l'est, d'autant qu'il faudra compter sur quelques HS
pour caser les manquants et les inévitables crossovers.

mercredi 17 avril 2013

New 52 : Bilan de Mars (3)

Justice League and The Edge



Action Comics #18 : Morrison/Morales/Walker


Fin de run pour l'ami Grant Morrison qui range tranquillement ses jouets dans son dernier numéro. Si l'on pouvait le temps de quelques numéros se demander où allait Morrison, ce #18 (à la pagination augmentée) nous rassure. Le britannique réutilise tous les éléments qu'il avait introduit, et met fin à l'intrusion du vilain de la 5D. Alors certes, certains mécanismes de résolution sont toujours .... étranges (le retour de Clark Kent, le pouvoir des mots de la 5D), mais on suit bien cette histoire, d'autant que Morrison ne lésine pas sur l'action. Alors que faut-il penser de ce run sur Action Comics. J'avoue être toujours mitigé. Incontestablement il y a des idées très intéressantes, mais ce n'est pas forcément ce que j'attendais pour introduire sur la jeunesse du kryptonien. Fouillé mais parfois hermétique, le lecteur se fera de toute façon une idée puisqu'Urban publiera tout ceci. Je ne parle pas de la back-up qui est complètement anecdotique. Pour les dessins, j'aime beaucoup ce qu'a fait Morales sur le titre, notamment dans ce dernier numéro qui assez joli. Voilà, adieu Action Comics, vu le cirque sur la succession de Morrison, je vais attendre, puis basculer en juin sur le Superman Unchained de Scott Snyder. 

Aquaman #18 : Geoff Johns/Paul Pelletier


Je dois faire un nouveau mea culpa, car j'étais persuadé que Geoff Johns ne quitterait pas le titre après si peu de numéros. Raté, Caramba ! Johns nous quittera bien après le #21 comme cela était annoncé depuis de nombreux mois. Rassurez-vous mes braves, c'est Peter David qui prendra le relais. Vu sa production sur X-Factor, j'irais presque jusqu'à dire que c'était le successeur idéal, même si David devra rajouter un peu de gravité par rapport au côté décalé qui fait le charme de sa série mutante. Bon et ce dernier numéro alors ? Je me répète encore, mais c'est parfait pour moi. Johns ancre (huhu) son récit dans Atlantis et travaille plus en profondeur (re-huhu) ce royaume assez peu décrit finalement. La passation de pouvoir ne se fait pas naturellement, la gestion de la précédente guerre non plus, et Johns rajoute des petits éléments sur ces tensions qui couvent en Atlantis. Il n'oublie pas non plus Mera, et c'est finalement sur la terre ferme et dans un bon gros cliffangher des familles qu'il ouvre son récit. Du très bon boulot pour une série qui gagne en densité et en intérêt numéro après numéro. Pour les dessins je suis toujours partagé sur ce que fait Pelletier. Certaines planches sont très belles, d'autres beaucoup moins, et je ne sais pas à qui imputer cette inconstance. Est-ce la faute du dessinateur ou celle du coloriste ? Mystère, car je n'avais pas cette impression avec son travail sur Incredible Hulk.

Wonder Woman #18 : Azzarello/Sudzuka/Chiang


Après 17 numéros de course poursuite inlassable, le bébé kidnappé arrive enfin à bon port. Et pourtant ce n'était pas encore gagné avec ce #18 qui ne lésine pas sur l'action et les twists jusque dans les dernières pages. Il n'y a pas grand chose à dire sur le travail d'Azzarello. Je crois qu'il était effectivement temps de tourner une page sur la série, et le scénariste l'a admirablement fait. Pas de gros cliffangher contrairement à son voisin du dessus, mais l'histoire va forcément rebondir. Azzarello continue de développer en parallèle son intrigue autour du First Born, qui, s'il est pour l'instant aux prises avec Poséidon, rentrera forcément en contact avec Wonder Woma, tôt ou tard. Diana peut enfin souffler, et on comprend son exaspération à la fin de cet épisode. Je suis en tout cas assez impatient de découvrir la suite, ce Wonder Woman étant une très belle réussite du relaunch de DC. Au niveau des dessins deux artistes alternent : Chiang pour la partie Wonder Woman, et Sudzuka pour le First Born. Une nouvelle fois, Chiang nous livre des planches de toute beauté avec un charac-design intéressant pour Demeter et des scènes d'action très dynamiques. Par contre Sudzuka, s'il est dans le ton, reste un cran en-dessous.

Green Arrow #18 : Jeff Lemire/Andrea Sorrentino


Le nom de Lemire revient souvent dans mes reviews. Mais bon, le monde n'est pas dupe, et ses deux vrais bébé sont Animal Man et Green Arrow. DC n'est pas idiot, avec la série télé, il fallait jumper sur l'occasion et booster autant que faire se peut, les ventes du titre. Les critiques étant assez négatives sur les débuts de GA, l'éditeur a donc mis les petits plats dans les grands avec l'arrivée d'un des scénaristes les plus en vus depuis les New 52. Et comme ils ne font pas les choses à moitié chez DC, ils ont même sorti un comics issu de la série TV, qui se vautre lamentablement soit-dit en passant. Ce deuxième opus du run de Lemire est dans la lignée du premier, c'est à dire extrêmement intéressant. De la caractérisation d'Oliver Queen aux scènes d'action en passant par les petites révélations et des dialogues bien écrits, tout est maîtrisé. On ne s'ennuie jamais dans ce numéro, le suspens est bien géré, et si l'on devine que les plans de Lemire sont fixés sur le devenir de la série, il nous tarde d'être étonné. Le fait d'avoir furieusement envie d'en savoir plus à la fin de ce #2 est un très bon indicateur sur la qualité de la lecture. Aux dessins, Sorrentino montre encore qu'il est parfait sur le titre. Moi j'adhère à son trait et à l'ambiance très sombre qui se dégage de Green Arrow. Il y a des décalages vraiment flippants entre le Komodo et sa fille par exemple ou encore cette scène de mise à mort assez sèche dans son traitement graphique. Vous l'aurez compris c'est le moment ou jamais de se mettre à Green Arrow. 

Stormwatch #18 : Peter Milligan/Will Conrad


Les leçons ne sont jamais les mêmes d'un mois à l'autre. Vous pouvez donc oublier tout ce que j'ai pu écrire sur Stormwatch le mois dernier. Il y avait pourtant de quoi croire en cette fin de run. Mais la conclusion proposée par Milligan est catastrophique. L'intervention de Zealot ne sert quasiment à rien, Omac ne sert pas à grand chose non plus, la défaite de l'Ingénieur est irrecevable, et je ne parle même pas de la romance débile entre Midnighter et Apollo. Et ça, ça m'énerve. Milligan ne peut pas ignorer comment leur homosexualité était gérée par Millar dans The Authority, c'est d'un autre niveau qu'Apollo tapant sa crise de jalousie digne d'un soap merdique. Je veux bien excuser Milligan qui a peut-être été forcé de bâcler sa fin de run (pure spéculation de ma part), mais ça non. Bref, on va de déception en déception sur ce titre, et je n'attends pas grand chose de la prise de fonction de Jim Starlin. No disrespect whatsoever, mais les comebacks des vieux de la vieille ne sont pas toujours gagnants. Franchement ça va me faire chier de quitter cette série. Je suis tellement écoeuré que je ne vous parlerai pas des dessins. Quant à toi, lecteur francophone, tu peux allègrement passer ton chemin. Si tu veux du vrai Stormwatch, DC a la bonne idée en ce moment de republier le run fanstastique d'Ellis sur la série de Wildstorm. C'est un autre niveau, ça fait date dans l'histoire du comics, c'est du super-slip mature de très haute volée, c'est un must-have dans sa biblio. 

mardi 16 avril 2013

New 52 : Bilan de Mars (2)

The Dark


Constantine #1 : Jeff Lemire/Ray Fawkes/Renato Guedes


Pas besoin de vous rappeler la flamme que je déclare quasiment tous les mois au personnage de John Constantine (voir ce billet notamment). En bon fanboy inconditionnel, je ne pouvais pas passer à côté de cette nouvelle série des New 52. Devant le "succès" (tout est relatif) de sa Justice League Dark, DC a décidé de sacrifier la série mère Hellblazer au profit de sa version mainstream.  On était en droit de se méfier, étant donné que la version JLD de Constantine n'était pas exempte de tout défaut, même lorsque Lemire était seul aux commandes. Alors qu'en est-il de ce premier numéro. Je l'ai clairement ressenti comme un "ne vous inquiétez pas, il y aura (un peu) de Hellblazer dans le titre". Attention, nous sommes au début de l'arc, qui se lit quasiment comme une introduction à l'univers magique de DC, mettant en piste notre célèbre fumeur face à une magicienne assez hostile. Il faut donc se garder de toute impression hâtive, mais on retrouve le côté "rien à foutre des dommages collatéraux" qui a forgé la réputation du personnage. C'est pas mal, on sent que l'on n'ira jamais loin dans la violence verbale ou graphique, mais l'histoire concoctée par Fawkes et (quel pourcentage de) Lemire est plus qu'honnête. Pour les dessins, je découvre le style de Renato Guedes, et c'est fort plaisant tout en respectant l'atmosphère quelque peu sombre du titre.

Justice League Dark #18 : Jeff Lemire/Ray Fawkes/Mikel Janin


On prend les mêmes et on recommence. Mais ce coup-ci Fawkes et (quel pourcentage de) Lemire concluent leur arc sur Death of Magic. Beaucoup d'action, d'explosion, d'effets pyrotechniques et un gros deux ex machina pour résoudre l'ensemble des enjeux posés depuis quelques numéros. Ces derniers mois, j'ai le sentiment de ressentir toujours la même chose quand je conclus un arc des New 52. C'est rarement enthousiasmant, mais un petit effet d'écriture te donne envie de poursuivre l'aventure. Pas de doute sur cette aventure de la JLD, c'est plaisant mais ça ne transcende absolument pas son sujet. Le problème tient à mon avis qu'utiliser et interpréter des éléments issus de Vertigo pour en faire au final un banal blockbuster mainstream est tout simplement décevant. On fait miroiter de très belles choses au lecteur pour ensuite trahir ces mêmes promesses. Et ça, ça ne pardonne pas sur le ressenti. Et pourtant j'ai envie de poursuivre l'aventure, même si Constantine (oui oui c'est obsessif) est caractérisé comme un boy-scout avec plein de bons sentiments. Cet indécrottable britannique fait un joli pied de nez à l'agent Trevor et endosse avec un certain panache le rôle de leader de la JLD. Rien que pour ça, le titre vaudra le détour. En fait, rien que pour ça et les dessins de Mikel Janin, toujours en forme dans ce numéro avec son lot de planches assez spectaculaires. 

Swamp Thing #18 : Scott Snyder/Yanick Paquette


Je comptais critiquer Rottworld et finalement je n'ai pas eu le courage ou le coeur de le faire. Comme pour Death of the Family, j'ai été déçu par la conclusion du crossover, et je partage l'avis de ceux qui disent qu'en février nous avons vu les limites de l'écriture de Scott Snyder. Il n'est pas le seul responsable, son petit copain Lemire est aussi dans le coup, mais impossible de ne pas soupirer de frustration face à ce qui devait être un climax de la mort qui tue. Autant avouer que ce n'est pas avec une grande envie que j'ai ouvert ce #18, le dernier de Snyder et Paquette. Pourtant c'est en toute simplicité un numéro somptueux. Tout y est réussi, de la gestion de Rottworld au nouveau départ de ses personnages, c'est le sans faute à l'écriture. La relation Abby/Swamp Thing est sublime, les scènes sont touchantes sont trop tomber dans le pathos, la gravité inhérente aux différents Parlements est aussi très bien retranscrite. On jongle avec le spectre émotionnel entre le soulagement typique de la fin de cycle, et la nostalgie "ah tout ne sera plus pareil". On tient une p...n de fin de run dont on pourra se dire avec le recul qu'il constitue une belle oeuvre cohérente qui ne doit pas rougir face à ses aînés. Bref ce n''est pas un cadeau pour Charles Soule, qui doit passer après ça. Au diapason de son écrivain, Paquette livre ses dernières planches, qui sont très très belles. De la noirceur de Rottworld jusqu'à la lumière du marais, le canadien y est pour beaucoup dans le sentiment d'accomplissement qui se dégage de cette conclusion.

Animal Man #18 : Jeff Lemire/Steve Pugh


Je pourrais presque faire la même critique que pour Swamp Thing. Bizarrement Lemire est d'un coup beaucoup plus à l'aise que lorsqu'il devait composer avec son compère pour mener Rottworld. Ce numéro fonctionne donc comme un épilogue au crossover, et Lemire nous prouve à nouveau combien il est doué avec la famille Baker. Le scénariste résout toutes les intrigues introduites depuis le #1, et la petite Maxine fait (enfin) état du potentiel qu'on lui promet depuis un certain temps. Là encore il y aura un gros tournant dans la série. Intitulé "This is the most tragic day in the life of Buddy Baker!", vous vous doutez bien que la mort est au tournant de ce numéro. On pouvait s'y attendre, mais c'est logiquement amené, et finalement assez émouvant. Cette mort sera en tout cas au coeur des prochains épisodes puisqu'a contrario de Snyder, Lemire reste sur Animal Man. Et ce n''est pas plus mal, parce que le titre reste une de mes meilleures lectures, à la qualité constante, chez les New 52. Depuis le début, je suis un grand fan du dessins de Pugh, donc pas de déception à niveau-là, les planches sont efficaces et agréables.

lundi 15 avril 2013

New 52 : Bilan de Mars (1)

Enfin ! Cela a mis du temps, mais voilà, mes revues de mars sont dans mes mains. Nous voilà repartis pour une petite séquence de chroniques de comics VO sur les New 52 de DC. Le découpage sera peu ou prou le même qu'au mois précédent, et respectera les sous-univers de la Distinguée Concurrence. Place à la famille des chauve-souris, sachant que j'ai bien arrêté Catwoman et

Univers Batman 

Talon #6 : Scott Snyder/James Tynion IV/Guillem March


Le moins que l'on puisse dire c'est que ça twiste dans ce numéro qui, quelque part, conclue le premier arc de ce spin-off. Le #6 est finalement plutôt avare en action même si l'on retrouve l'ami Calvin Rose aux prises avec trois générations d'ergots. Ce joli monde se fritte un peu mais James Tynion a décidé de miser sur la suspicion, la trahison et la révélation. Donc ça parle beaucoup, mais c'est plutôt bien réalisé. J'ai personnellement beaucoup aimé le personnage du grand maître de la Cours (caractérisé par un sourire figé assez flippant, une sorte de lifting pris dans la cire). Je le répète on peut être satisfait avec Talon, le scénariste travaillant plutôt bien la mythologie des hiboux, tout en n'oubliant pas Batman et Gotham dans l'histoire. Il y a de quoi espérer des bonnes choses pour le prochain arc. En plus Guillem March livre toujours des planches sérieuses qui se marient bien avec l'ambiance des ergots. Une bonne lecture divertissante.

 

 

Batman The Dark Knight #18 : Gregg Hurwitz/Ethan Van Sciver


Je dois faire amende honorable par rapport à la précédente chronique où je me suis un peu trop avancé. Finalement cet arc sur le Mad Hatter sera plus long. Et ce n'est pas plus mal. Encore un excellent numéro avec un Gregg Hurwitz qui prend de plus en plus ses marques sur le titre. Que ce soit dans l'ambiance malsaine et flippante, dans la caractérisation de Batman et du Mad Hatter, dans les dialogues, je crois que le titre mérite enfin son nom. Et il fallait ça pour se démarquer d'un Batman ou autre Detective Comics qui ne lésinent pas sur les scènes chocs. Ce #18 est une nouvelle fois très dense. Non seulement on avance dans l'intrigue et dans le plan complètement taré du Mad Hatter, mais Hurwiz poursuit son travail sur les flashbacks et les origines de son bad guy. C'est plutôt pas mal, pas transcendant mais c'est bien fait. Par contre, l'évolution de Bruce Wayne risque de faire grincer des dents, et sa relation avec Natasha ne devait pas forcément prendre ce pas. C'est un pari, déjà tenté par d'autres écrivains, donc je suspends mon jugement en attendant où tout cela va nous mener. Ethan Van Sciver est quant à lui toujours au top, et son dessin un régal pour les mirettes. 

Batman #18 : Scott Snyder/Andy Kubert/Sandra Hope


Le Joker c'est fini, et comme pour les hiboux en leur temps, c'est un peu jour de relâche pour Batman. Comme au #12, Greg Capullo cède la place à Andy Kubert, et comme au #12 Scott Snyder oublie le temps d'un numéro les grands vilains de Gotham pour se concentrer sur son héros. Et comme le hasard fait bien les choses, Snyder réutilise cette fratrie déshéritée précédemment introduite. Quel meilleur moyen en effet de contraster les grandes intrigues par un retour en bas de l'échelle et du rôle qu'y joue le justicier masqué. Harper et son frère ont bien sûr évolué depuis six numéros, mais la petite a toujours la même envie de se frotter à Batman. S'il y a un peu d'action dans ce numéro, ce n'est pas ce que vise Snyder qui s'intéresse plutôt aux faiblesses de son personnage, à sa fatigue, sa solitude. Beaucoup de parlote, notamment dans la back-up story qui fait office d'épilogue, mais beaucoup d'humanisme donc. Les cyniques diront qu'on a un peu de discours guimauve sur la famille et combien elle est importante même si on ne la choisit pas, mais cela reste bien écrit. Aux dessins Kubert est un intérimaire plus qu'efficace et son travail est très joli. Et que dire de l'apparition d'Alex Maleev dans la back-up. Alors, oui ce n'est pas son plus grand travail, il n'y a pas le meilleur coloriste pour l'aider, mais j'adore l'atmosphère qui se dégage à chaque fois de son dessin. 

Detective Comics #18 : John Layman/Jason Fabok 


Un bref retour en arrière pour rappeler que John Layman avait entamé un début de run en fanfare autour du Pingouin tout en s'en sortant à merveille avec Death of the Family, collant au crossover tout en maintenant sa propre ligne directrice. Ce nouveau numéro brille encore par sa cohérence, puisque Layman déroule des évènements soigneusement préparés en amont. Le réveil est dur pour Oswald Cobblepot qui se rend enfin compte de la supercherie savamment orchestrée par son ex-acolyte Ogilvy, alias Emperor Penguin. Et la descente aux enfers ne fait que commencer pour notre vilain qui espérait temps se refaire une virginité sociale. Qui dit nouvel arc, dit aussi nouveau bad guy. C'est donc au tour de Zsaz le psychotique de faire son entrée, sanglante comme il se doit. Cette partie est à peine entamée, mais très bien introduite notamment dans une back-up story qui relie tout ce joli monde avec le crossover Death of the Family. Bon, pour les dessins Fabok c'est toujours aussi beau, par contre j'ai été moins fan du trait de Henrik Jonsson qui s'occupe de la back-up. 

Voilà pour la Bat Family !


samedi 13 avril 2013

Saga, de Brian K. Vaughan et Fiona Staples

Saga, Tome 1

contient Saga #1-6

Cela faisait longtemps que je comptais lire Saga, teasé et reviewé par nos confrères de Comics Blog ou d'Arkham Comics. J'avoue avoir un certain capital sympathie pour l'auteur de Y, Le Dernier Homme ou encore des Seigneurs de Bagdad, alors quand le bonhomme sort sa série chez Images, avec toute la liberté que cela suppose, cela titille encore plus mon intérêt. Ayant longtemps hésité entre la vf et la vo, c'est finalement la rencontre/signature avec Yanick Paquette à Aix-en-Provence qui m'a fait acheter l'édition d'Urban. Et oui, il fallait dépenser quelques euros pour accéder au dessinateur québécois, et c'est donc avec un tome de Saga en plus dans ma besace que j'ai quitté la librairie la Licorne.

Toute cette attente en valait-elle la peine ? Comme c'est un peu le cas dans mes dernières critiques, j'ai tendance à faire un détour avant de plonger à proprement parler dans la chronique du tome dont il est question. La parenthèse du jour concernera les rapports entre comics et SF. Après avoir scanné ma (modeste et essentiellement 00's) bibliothèque, je me rends effectivement compte que la Science-Fiction est in fine un genre minoritaire, du moins dans mes lectures. Si j'exclus l'excellent Fear Agent de Remender (et ruez-vous sur l'édition d'Akileos), mon stand-alone Ocean de Warren Ellis, et mes quelques fascicules de Prophet ( série prochainement publiée dans la même collection que Saga, Urban Indies), cela fait maigre. Pour être honnête il faudrait aussi écarter toute la production mainstream de DC ou Marvel qui tape allègrement dans la SF, mais dans un versant largement plus "boum boum force verte, kadaboum force jaune" ou encore "ôte tes fesses quantiques que j'y mette ma faille multiversalo-temporelle". Et pour parfaire le tableau, il faudrait aussi enlever les adaptations de franchise dont Star Wars est un bon exemple. Pour résumer, admettons donc que les productions originales, matures, de Science-Fiction type Space Opera ne sont donc pas légions dans le panorama actuel des comics.

Clairement, Saga s'engouffre dans ce créneau. Bienvenue dans une galaxie dont on se demande si c'est la nôtre, avec des créatures humanoïdes avec mutation (cornes, ailes) voire mi-cybernétique (la caste dirigeante des robots), sa technologie avancée, mais aussi son côté fantastico-magique. J'aime beaucoup la manière dont Brian K. Vaughan introduit son univers autour d'une intrigue mêlant romantisme et survival. La comparaison a déjà été avancée ailleurs, mais il est vrai qu'il y a du Roméo et Juliette dans le couple Marko/Alana, deux représentants des races qui s'affrontent et s'entretuent sur cette planète. Plus précisément, nous avons une version de Roméo et Juliette qui ne se seraient pas suicidés et qui viennent d'avoir un enfant (le comics s'ouvre d'ailleurs sur une belle scène d'accouchement). Forcément le métissage est proscrit, et les deux races belligérantes se mettent à la poursuite du couple, que ce soit directement, ou par le biais de dangereux mercenaires, les Indépendants. Comme toujours avec les récits de traque, ce premier tome de Saga a un rythme trépidant, Vaughan multiplie les twists et place souvent ses protagonistes sur la corde raide. L'instinct de survie rehaussé par le statut de la parenté est parfaitement retranscrit, quand bien même le lecteur se doute de l'issue des péripéties. Le scénariste a en effet fait le choix, payant à mon avis, d'une voix-off en la personne de Hazel, fille d'Alana et Marko, commentant depuis le futur la période mouvementée suivant sa naissance. Cette voix rajoute un brin de distance, et s'apprécie comme une respiration salutaire dans les développements qui vont à cent à l'heure, le scénariste ne frustrant jamais le lecteur sur son quota d'action. 

Saga ne serait toutefois qu'une série sympathique si son seul mérite se cantonnait à une succession haletante de péripéties. La force de Brian K. Vaughan est à mon avis ailleurs. A travers la fuite de Marko/Alana/Hazel, l'écrivain laisse entrevoir son univers et ses caractéristiques, que ce soit cette guerre interstellaire, ou la présence d'éléments magiques, prophétiques, ou encore l'équilibre politique précaire entre les différentes composantes de la galaxie. Je dirais même que le lecteur a cette sensation de ne cerner qu'une infime parcelle d'un univers dont les potentialités sont proprement impressionnantes. Une impression de vertige hautement appréciable et extrêmement prometteuse sur la suite de la série. Un petit mot sur les dessins et l'édition. Je ne suis pas familier du trait de Fiona Staples. Ce n'est peut-être pas le style dont je raffole le plus, mais son côté épuré colle finalement plutôt bien à la tonalité résolument mature de la série. Fiona Staples transcrit aussi bien la violence crue que les envolées poétiques de Saga. En somme, on sent bien que la guerre c'est moche, et qu'un arbre féérique c'est beau. A propos de l'édition d'Urban, il m'est difficile de comparer avec la vo. Par contre il est certain que le lecteur économe pourra hésiter le rapport entre le TP et la version Urban étant presque du simple au double. De mon côté je ne regrette absolument pas mon achat. J'apprécie ce format légèrement plus grand que les TP quoique plus petit que le Deluxe. Entre ça et la traduction, il est indéniable que l'on gagne en confort de lecture pour une série qui fonctionne avant tout sur son écriture. Je serai très content de continuer l'aventure avec cette version française, le cartonné rajoutant un cachet que le TP n'a pas. 

Vous l'aurez encore compris, le contrat est rempli. Nous tenons avec ce premier tome l'introduction quasi-parfaite pour l'oeuvre de SF ambitieuse et entraînante que Saga se promet d'être. Il ne reste plus qu'à espérer que la série mérite effectivement son titre. En tout cas saluons la vista d'Urban Comics qui régale une nouvelle fois le lectorat francophone, et qui, piano piano, se construit une belle collection Indies.

vendredi 12 avril 2013

Rencontre avec José d'Arrigo

Librairie Préambule / Bar du XXe siècle
Rencontre avec José d'Arrigo
Marseille Mafias


Mercredi 17 avril à partir de 11h au bar duXXe siècle, 17 av. Victor Hugo - Cassis

Régulièrement - c'est à dire chaque mois / semaine - la ville de Marseille fait la "UNE" des journaux au registre des faits divers... des règlements de comptes, des affaires de corruption ou des basses manœuvres politiques. 
Pourquoi cette récurrence, cette spécificité, cette notoriété ? Que se passe-t-il de spécifique dans la seconde ville de France ? Pour répondre à cette question, José d’Arrigo, ancien grand reporter - (il  a longtemps travaillé au Méridional et comme correspondant du Figaro. Il est aussi l’auteur de la seule biographie de Marcel Zampa) - José d’Arrigo, donc, marseillais lui-même et grand connaisseur de la cité phocéenne, a mené l’enquête pendant deux ans et  décortiqué, un par un, tous les aspects du problème : le port bien sûr, la mairie, la région, les syndicats, les Corses, la police, le commerce et ses acteurs, l’immigration, les religions, le football, les  trafics et le grand banditisme, etc… 
Il met au jour bon nombre de mensonges et de complicités, fausses indignations et trafics d’influences, qui mènent à l’usage régulier de la violence. 
Révélations, indignations... Au final, le verdict est cinglant.

et pour en savoir plus...

RENDEZ-VOUS MERCREDI 17 AVRIL - 11H - au bar du XXe siècle.
(Rens. : 04 42 01 30 83 / Pr
éambule)

Nous vous attendons nombreux
Préambulement votre


Images intégrées 1

Images intégrées 2

Et puis aussi  :

lundi 8 avril 2013

Le Bilan véhèfe de mars

Un peu déçu ou frustré de ne pas recevoir ma fournée habituelle de mes comics vo, et prenant par là-même un gros retard sur les chroniques mensuelles, j'ai décidé, pour une fois, de me rabattre sur le kiosque français. Je ne vous parlerai pas de ma découverte de l'univers x-men pour lequel j'ai emprunté plusieurs portes d'entrée (Uncanny X-Force, X-Factor, Messiah Complex et le run de Morrison). En revanche il sera bien question de Panini comics et de trois de ses magazines : Hulk, Ultimates Universe et Marvel Knights. Il faut dire que le timing me paraissait plutôt intéressant, car la plupart des séries traitées dans ces magazines arrivent en fin de cycle annuel, et quel meilleur moment pour dresser un bilan de ces lectures. Un léger bilan, j'entends bien, histoire de poser mes quelques impressions et, le cas échéant, pousser le lecteur vers les séries en question.

Hulk #9 - Mars 2013


Secret Avengers #30-31 : 

Cela fait finalement 12 numéros que Rick Remender a repris le groupe des Secret Avengers. Je n'ai personnellement jamais été déçu par cette série, que ce soit sous l'égide de son créateur, Ed Brubaker et même lors de l'intérim de Warren Ellis. Mais je dois bien admettre que Remender m'a encore bluffé. On voit que le scénariste est malin. Il reprend les codes de la série, mais pose résolument son empreinte en apportant des éléments assez importants. Concrètement cela s'est traduit par une passation de pouvoir entre Steve Rogers et Hawkeye, et l'intégration de Venom dans une team Avengers (qui ne soit pas Dark). Le boulot de Remender sur la série Venom est déjà remarquable et l'on comprend qu'il n'ait pas eu envie de se séparer de son bébé, pour qui il est d'ailleurs en train de tisser une petite relation romantique. Pour les deux numéros du mois, on continue avec une intrigue entamée dans les précédents numéros (et dans Venom, si je ne m'abuse). On retrouve le côté black ops, les plans qui foirent, et une tonalité underground immédiatement reconnaissable. Un très bon moment de lecture pour une très bonne série.

Hulk #53-54 : 

Je suis souvent enthousiaste sur le travail de Jeff Parker. Son run sur le Hulk Rouge après les épisodes bof-bof de Jeph Loeb est de qualité. On a eu droit par le passé à de jolis arcs, notamment les premiers où Thunderbolts Ross doit se racheter une réputation après avoir joué au grand méchant. Mais il faut aussi avouer que l'ami Parker ronronne depuis quelques numéros. Il nous concocte des intrigues sympathiques mais qui ne vont pas très loin. C'est bourrin certes, mais on sent que les personnages ne vont plus trop évoluer. Et ces deux épisodes ne dérogent pas à la règle. Arc marketing (rappelez-vous que la fin du monde des Mayas c'était il y a pas si longtemps) autour de divinités mayas, de pyramides et de la Hulk Family + Alpha Flight en grosse difficulté. Je ne sais pas si Jeff Parker a voulu à sa manière, marquer le coup du départ de Greg Pak pour DC en utilisant ses anciens jouets, mais c'est assez efficace. Mais soyons honnête, ça sent la fin de run à plein nez. Sauvé par le gong de Marvel Now je serais tenté de conclure.

Incredible Hulk (vol 3) #11 : 

Je garde la tête d'affiche pour la fin. Si vous suivez ce blog, vous saurez que le Hulk est un de mes personnages Marvel favoris, sachant que c'est avec Planet Hulk que j'ai basculé dans le monde des comics. Je ne crois pas avoir abordé les oeuvres de Jason Aaron, un habitué du chef d'oeuvre (Scalped, Punisher : MAX) et des séries solides (Wolverine, X-Men : Schisme). Autant dire que l'alliance des deux promettait d'être explosive et que je nourrissais de grosses attentes sur le titre. Et bien, tout ça tient plus du pétard mouillé que d'autre chose et je suis le premier à le regretter. Le run d'Aaron partait plutôt bien avec une dualité hulkienne exacerbée et assez intéressante, mais dont la résolution était déjà bancale. Que dire des derniers épisodes placés sous l'étrange arc "Stay Angry" et qui tiennent plus du one-shot que du fil rouge. Et ce #11 ne fait pas exception, avec la énième histoire du Hulk reconnu et admiré par des monstres. On ne peut pas dire qu'Aaron se soit cassé le bonnet, et je me demande toujours où il compte aller avec le géant vert. Un point sur les dessins. The Incredible Hulk a connu un nombre impressionnant de turnovers au niveau des dessinateurs. Je ne suis pas contre a priori, mais là non seulement on perd en identité graphique, mais il y a eu de sévères erreurs de casting (Dillon notamment, qui n'est absolument pas fait pour ce type de série). Dans ce numéro, c'est pas mal, mais on a un Hulk qui ressemble à un Bendis chauve, et c'est pas très convaincant. Mais patience mes braves, Mark Waid va bientôt arriver, ehehehe !

Ultimate Universe #6 - Mars 2013


J'aime beaucoup ce magazine, qui aura été une des très bonnes idées du dernier relaunch de Panini. C'est incontestablement le magazine le plus cohérent de toute la gamme de l'éditeur. Toutes les séries Ultimates sont regroupées, et à chaque numéro vous avez deux épisodes de chacune d'entre-elles. C'est autrement plus économique que le découpage précédent tout en permettant à tout un chacun d'embrasser l'ensemble de l'univers Ultimate (en plus ça tombe bien, c'est le titre de la revue). Donc voilà, merci Panini, surtout que vous allez en prendre plein la gueule avec Marvel NOW.

Ultimate Comics : Spider-Man (vol 2) #11-12

Avec le relaunch j'ai enfin pu découvrir le fameux Spider-Man de Bendis. Ou disons plutôt la V2, puisque le Peter Parker version Ultimate est mort. Et force est de constater que c'est du très très bon Bendis. Je ne demande qu'à être contredit, mais j'ai l'impression que Bendis est bien plus à l'aise pour travailler un personnage en particulier, retranscrire ses émotions, ses doutes et ses interactions avec son environnement, plutôt que de jouer dans le grand Boum-Boum Kadaboum avec des teams à n'en plus finir de superslips. Bref l'urbain lui sied à merveille et c'est un bonheur que de suivre les premiers pas de Miles Morales dans son nouveau rôle. Et l'exercice n'est pas évident. Non seulement il faut renouveler la découverte et l'apprentissage du rôle super-héroïque, mais aussi gérer l'héritage que Peter Parker a laissé sur la ville de New-York. Bendis fait mouche à tous les niveaux et livre ce qui est, à mon avis, une des meilleures séries Marvel du moment. Et ce ne sont pas ces deux numéros qui vont me faire démentir. Le scénariste y développe la relation entre Miles et son oncle et conclue sur ce qui sera un des gros tournants de la série. Bref, il faut lire Ultimate Spider-Man.

Ultimate Comics : Ultimates #11-12

Il y avait de quoi être enthousiaste avec l'arrivée de Jonathan Hickman sur le titre, remplaçant LE créateur Ultimate : Mark Millar. Il y avait effectivement de quoi se réjouir vu l'engouement critique suscité par ses Secret Warriors ou encore son passage sur Fantastic Four/Fondation du Futur. De l'espionnage/Black ops et du semi-cosmique, ma foi, c'est peu ou prou le descriptif de la série Ultimate. Par contre lire du Hickman, c'est assez particulier. Vous avez là un scénariste qui a besoin d'une vingtaine de numéros pour régler une intrigue. Je suis mauvaise langue, car ici Hickman n'aura eu besoin que de 12 numéros. Le long-term plotting est assez bluffant pour peu que le final réussisse à rassembler de manière convaincante tous les éléments disséminés. Et j'ai bien peur qu'Hickman nous ait refait le coup des Secret Warriors. Pas de Deus Ex Machina tombant dans la facilité ("Ah ah, mais en fait je connaissais ton plan depuis le début !"), mais un joli What the Fuck. Il faut comprendre le lecteur que je suis. Le scénariste nous a baladé sur de la SF plus ou moins hermétique, pour basculer dans de l'ésotérisme technologique, le tout sur fond de guerre mondiale. Et si je vous disais que c'est une tumeur cancéreuse capable de télékinésie qui retourne une IA hyper-développée pour résoudre ce merdier ? Oui, vous tiquez et c'est normal. Je reste toujours circonspect, mais au moins l'arc est bouclé et c'est le principal. La conclusion s'ouvre sur le retour d'une légende, et c'est assez alléchant. 

Ultimate Comics : X-Men #11-12

C'est certainement la série qui a le plus été impactée par Ultimatum. Imaginez un monde x-men sans Xavier, Magneto, Cyclope, Jean Grey, Wolverine, Angel. Et oui, ce n'est pas facile, et voilà avec quoi doit se débrouiller Nick Spencer. Et franchement, il s'en tire avec les honneurs. Certes, ce n'est pas très passionnant ou très abouti, ça part aussi un peu dans tous les sens, les dessins cartoony ne sont pas exceptionnels, mais cela ne veut pas dire que la série est exempte de qualités. Spencer joue clairement la carte du survivalisme dans un monde post-Ultimatum où les mutants sont menacés par des humains assez hostiles. Et je dois dire que je ressens bien plus ce côté oppressant et sombre sur les angoisses existentielles d'une espèce, que dans les productions traditionnelles post- House of M. J'en déduis que le contrat est donc rempli. Spencer vient d'introduire un grand bad guy des x-men, donc on va voir où il va nous mener avec ça. Personnellement, je suis plutôt optimiste sur le futur de la série. 



Marvel Knights #7 : Mars 2013

Place maintenant au magazine 100% Urbain, incontestablement mon chouchou du kiosque Panini, avec Punisher et Daredevil, deux personnages qui me tiennent personnellement à coeur. 

Crossover The Omega Effect - Avenging Spiderman #6, Punisher (vol 9) #10, Daredevil (vol 3) #11 :

Preuve que l'univers urbain est assez cohérent ces derniers temps chez Marvel, trois séries se sont alliées pour proposer ce petit crossover, qui conclut une intrigue développée dans Daredevil. Trois épisodes, donc, mais de très grande qualité. La rythme entre action/dialogue/réflexion est parfait, la caractérisation est irréprochable dans ce quatuor que beaucoup de choses opposent, et l'intrigue en elle-même est plutôt bien menée. En plus, c'est très drôle. On connaît tous l'humour de Spiderman, mais il faut rajouter l'ironie mordante de Daredevil et le côté pince-sans-rire du Punisher. Autant dire que l'on passe un excellent moment de lecture. Et, cerise sur le gâteau, le crossover a son petit effet sur les personnages, notamment sur le Punisher dont les relations avec le sergent Coles ne sont plus ce qu'elles étaient. Affaire à suivre. 

Daredevil (vol 3) #12 : 

Que dire de cette première année passée en compagnie du Daredevil de Mark Waid ? Et bien que nous tenons là ce qui est la meilleure série Marvel 2011-2012. Tout le monde a célébré la rupture de ton par rapport aux runs de Bendis/Brubaker/Diggle. Fini le darkside de l'avocat, place aux facéties du diablotin rouge. La grande force de cette série, et ce numéro en est le symptôme, tient à l'écriture purement virtuose de Waid. Parce que le scénariste est malin, habile, et s'amuse comme un fou sur Daredevil. J'en veux pour preuve les deux premières pages de ce #12 avec un retournement de situation particulièrement bien trouvé. Chaque épisode est très aérien, et l'on se régale à planer dans l'univers de Matt Murdock. Certains épisodes sont plutôt avares en action, mais c'est alors l'occasion pour Waid de revenir sur le passé de Murdock ou de travailler ses relations avec des personnages récemment introduits. Bref, c'est le sans faute, et il serait vraiment dommage que vous ignoriez ce Daredevil-là. 

Punisher (vol 10) #11 :

Le Punisher est un personnage bizarrement traité par Marvel. Contrairement à Daredevil, j'ai l'impression que chaque nouveau scénariste reprenant la personnage oublie sciemment tout ce qui a été fait avant lui. L'avantage est que chaque nouveau volume est une bonne occasion pour le nouveau lecteur de tenter l'aventure sans être perdu dans une flopée de références obscures. C'est ici au tour de Greg Rucka de s'essayer à Frank Castle. Là encore, après un an sur la série, je suis en mesure de tirer un premier bilan. Je suis personnellement convaincu. A la différence du run de Remender, il n'est pas question de fantaisie ou d'excentricité. Rucka décide de retravailler les relations qu'entretient le Punisher avec les forces de police. On a donc souvent eu des épisodes qui abordaient le point de vue des enquêteurs, ce qui est d'ailleurs le cas avec ce #12. Le chanceux inspecteur Bolt n'est pas sans rappeler Soap, quoique sans le côté guignolesque cher à Ennis. Rucka innove aussi avec le personnage du sergent Coles qui a perdu son époux le jour de leur mariage, victime d'un règlement de compte de la mafia. Le Punisher a eu des acolytes, mais rarement des alliés avec qui il avance main dans la main. Le résultat est plus que convaincant, faisant du Punisher une série solide, pour moi supérieure à ce qu'a pu faire Remender. 

Winter Soldier #4 : 

Cela fait quelques numéros que le Soldat de l'Hiver a fait son apparition dans la revue, amené à remplacer le décevant Ghost Rider de Williams. Il faut bien avouer qu'un Bucky Barnes aux mains d'Ed Brubaker est d'une autre trempe. Dès qu'il est question d'histoire, d'espionnage, de blessures du passé, on peut faire confiance à Brubaker pour se transcender. Je n'irais pas jusqu'à dire que Winter Soldier est un chef d'oeuvre, mais la série n'en reste pas moins excellente, avec le juste dosage entre action et dialogues, le temps pour le scénariste de s'attarder sur Barnes, ses regrets et sa présente relation avec Black Widow (ex-Veuve Noire). Depuis l'entrée en scène de Fatalis et de ses Fatalibots, Brubaker se permet même quelques pointes d'humour en exagérant les envolées lyriques et autres manifestations d'arrogance du dictateur latvérien. Difficile toutefois de me prononcer sur l'arc puisqu'il est en cours, mais pas de raison d'être pessimiste sur la qualité. Cette série est le parfait complément, même si on sort un poil de l'urbain, pour cette revue qui ne publie que de l'excellence.

voià pour la véhèfe, à très bientôt !