samedi 4 mai 2013

New 52 (Avril 2013) : Detective Comics #19

Detective Comics #19 : What is the 900 ?


J'aurais pu ou du chroniquer ce numéro de Detective Comics en compagnie des autres titres de la Bat-Family. Mais le #19 de Detective Comics est un cap, que dis-je une péninsule, un mastodonte de 80 pages qui dénote parmi ses congénères d'une vingtaine de pages (plus les pubs). Mais que cache ce numéro XXL ? C'est un hommage à peine déguisé au titre historique qui a vu la naissance de Batman. Oui, les New 52 sont un relaunch/reboot, mais ce n'est pas pour autant que l'on doit oublier ce qui a été fait avant. Derrière le mystérieux titre "What is the 900 ?" se cache une des plus grandes énigmes mathématiques depuis le dernier théorème de Fermat. Tentons une soustraction farfelue : 900-19 (dont #0). Cela nous donne 881, soit le nombre exact d'issues de la première série Detective Comics. Donc 881 (v1) + 19 (v2) = joyeux anniversaire ! Bref, l'honneur revient à John Layman de nous orchestrer ce maxi #19 aka #900

The 900 : John Layman/Jason Fabok


Ce n'est pas parce que l'on doit fêter l'anniversaire de quelqu'un, aussi prestigieux soit-il, que l'on doit oublier les affaires courantes. C'est un peu la philosophie adoptée par Layman dans cette première partie. Et oui, il y a des bad guys en liberté dans la ville, et pas des moindres. Emperor Pinguin est toujours aussi retors et malin (en voilà qui a soigneusement préparé son ascension), et Zsasz toujours aussi fou. Mais quel est le rapport avec le #900 ? Et bien le premier se sert du second pour lancer une pandémie de man-bat dans tout Gotham. Assez vicieux comme plan, d'autant que c'est un Batman esseulé, sans sa famille (conséquence du précédent event de Scott Snyder) qui doit résoudre ce merdier. A titre personnel, je ne pense pas que ce soit la meilleure chose qu'ait pu écrire Layman. Les ressorts me semblent plutôt classiques, et je regrette que l'écrivain ait pu expédier aussi rapidement Zsasz et surtout le docteur Langstrom sitôt introduit. Cela dit l'épisode séduit par sa cohérence, car tout est rattaché à la big picture de Detective Comics et le problème que va poser Emperor Pinguin. Numéro après numéro Ogilvy gagne en envergure, et devient une némésis assez crédible. Niveau dessin, on est jamais déçu avec le niveau actuel de Fabok. C'est très beau et très efficace. Quelques effets de découpage sont également bien venus notamment cette page où Batman écrase la tronche de Zsasz avec un jeu sur les cases pour créer un effet de mouvement particulièrement bien trouvé. 

Man-Bat Birth of a Family : John Layman/Andy Clarke


J'accorde la mention très bien à ce titre, parfait négatif du récent Death of The Family. Une espièglerie, un clin d'oeil, une saillie drolatique très appréciable qui montre que l'on ne se prend pas toujours (trop) au sérieux chez DC. Donc merci John Layman pour le grand sourire que cela m'a procuré. Par contre je vais être assez succin sur cet épisode ma foi assez classique. Conséquence directe du final de The 900, John Layman décide donc de dresser le background du couple Langstrom, la création du man-bat, tout en livrant l'épilogue de l'invasion des chauve-souris hostiles pour les deux scientifiques. Layman ne prend vraiment pas de risque, mais la conclusion fonctionne bien, et je crois qu'il ne faut pas aller chercher plus loin que cette impression positive. Andy Clarke s'en sort plutôt bien pour les dessins, avec un trait qui rappelle un peu ce que peut faire Ethan Van Sciver. 

Interlude graphique : sublime double-page d'Alex Maleev. Il doit être assez compliqué aujourd'hui pour les dessinateurs de retravailler l'iconique dans Batman. Et bien mesdames et messieurs, Alex Maleev réinterprète à merveille le thème de Batman et son projecteur. Cela peut sembler banal à première vu, mais entre le contraste de la cape sombre et de la lumière, et l'arrière-plan urbain, le dessinateur a réussi à capter l'essence des liens qui unissent le justicier à sa ville. Dommage que DC n'en fasse pas un poster... 

Bane in War Council : James Tynion IV/Mikel Janin


Ben alors James, c'est un peu ton mois, cet avril 2013. Deux séries régulières, la back-up de Batman, une participation dans le spécial Detective Comics, ça va pépère ! On n'attend pas, mais alors pas du tout ces pages dédiées à Bane. C'est complètement hors sujet avec le contenu récent de Detective Comics. Pour apprécier ces pages, il faut suivre Talon, car ce War Council est une sorte de prélude au #7 (c'est pas moi qui l'écris, mais l'éditeur de DC, donc...). C'est peut-être hors sujet, mais ce sont des pages qui sont pour moi très importantes en tant que travail salutaire pour remettre un peu de cohérence dans la caractérisation bordélique de Bane dans les New 52. Remis en piste dans le Batman The Dark Knight de David Finch et complètement oublié jusqu'au dernier Talon, James Tynion IV fait le lien avec la Cour des Hiboux et l'aftermath de Night of the Owls. Je ne dis pas que c'est génial, mais l'effort de restructuration est vraiment appréciable vu le nombre d'intrigues et de personnages laissés sur le carreau suite aux changements d'équipes scénaristiques (franchement il y a un article à faire sur ces victimes éditoriales). En outre, le personnage gagne en envergure et on retrouve (un peu) le Bane de Knightfall (mais vraiment un peu). Au niveau du dessin, j'aime beaucoup ce que fait Janin sur la JLD. Mais il faut croire que la colorisation est aussi très importante, car j'ai presque trouvé son apport quelconque sur l'épisode, à part sa vision de Bane et une scène de décapitation assez jouissive. 

Mr Combustible in Birdwatching : John Layman/Henrik Jonsson


Ces pages sont presque anecdotiques. L'occasion pour moi de découvrir le fameux Mr Combustible, assez ridicule soit dit en passant. Mais l'ami Layman est expert ès cohérence, et plante son épisode en plein The 900 et sa pandémie de man-bat. En fait, ces quelques pages sont surtout importantes pour le dialogue entre le gaz parlant et le "vrai" Pinguin enfermé à Blackgate. Donc Layman n'a pas oublié son personnage et entre-ouvre déjà les portes d'un come-back.

Gotham's Finest in Through a Blue Lens : John Layman/Jason Masters


Alors là c'est encore plus anecdotique. Layman continue avec les répercutions de The 900, et s'attarde sur un policier blessé par Batman alors qu'il se transformait en man-bat (oui, je sais, il faut suivre). Bref, c'est le passage obligé où l'on ressort le débat sur la légitimité de la démarche du Chevalier Noir et plus globalement du vigilantisme. D'un côté les policiers qui trouvent que c'est un criminel, de l'autre ceux qui pensent que c'est un formidable auxiliaire voire un ange-gardien. Layman nous la joue Gotham Central, c'est pas mal mais ça ne brille pas par son originalité. Le seul mérite est symbolique, à savoir conclure un #900 sur du trivial, de l'ordinaire, en somme ce à quoi nous, pauvres lecteurs mortels, pouvons nous identifier. En quelque sorte, Batman s'apprécie comme ce cadeau universel, offert à toutes et à tous. A nous d'allumer notre propre projecteur et de nous inspirer de ce qu'il incarne (waouou, ça va un peu loin là... je ne demande à personne de mettre des collants ou du spandex, hein !)

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