mercredi 19 juin 2013

Préambule accueille (à nouveau) Rudy Ricciotti le dimanche 23 juin 2013


L’association Mémoire A Lire, Territoire A lEcoute accueille l’association Promenades urbaines à un weekend de

« Balades architecturales littorales et estivales »

Le weekend du 22-23 juin 2013


en accompagnement de l’exposition rétrospective que La Cité de l’ Architecture et du patrimoine de Chaillot consacre à Rudy Ricciotti à partir du mois d avril 2013


PROGRAMME :


 · Samedi 22 juin, au départ de Toulon, (rendez-vous 9H45 départ 10H au Café de la gare). Habiter le littoral varois avec Rudy Ricciotti, itinéraire de projets privés.



 · Dimanche 23 juin, visites d'équipements culturels   muaux   de   Menton   à  Marseille   :2002/2013 : 10 and’approche muséale en diterranée.
-  le matin, rendez-vous devant le MuséCocteau  de  MENTON  à 10H30  (visite de 10H30  12H30) e
- l'après-midi 16H-18H Visite du MuCEM à Marseille
- A partir de 18H30 : signature et débat avec Rudy Ricciotti, au Café du XXe siècle de CASSIS, en partenariat avec la librairie Préambule à propos de son dernier ouvrage L’Architecture est un sport de combat, (entretien avec David D'Equainville, éditions Textuel 2013).




Pour une meilleure organisation, inscription avant l20 juin auprès de MALTAE : maltae2@gmail.com04 94 35 42 92 ou 06 19 65 08 4Possibilité de prendre la visite en cours
Sur inscription : 10 euros par jour
Les frais de transport, hébergement, et entrées aux musées sont à la charge des participants



mercredi 12 juin 2013

The Massive T1 (Panini Comics)


Brian Wood (écriture)
Kristian Donaldson et Garry Brown (dessins)

contient The Massive #1-6

Avant de nous attaquer à l'album du jour, je me permettrai une nouvelle parenthèse sur l'univers du comics aux USA, en particulier sur les productions matures ou indépendantes.  Si les récentes parutions d'Urban Comics peuvent faire illusion, la situation est loin d'être reluisante chez Vertigo. L'âge d'or du label dépendant de DC est passé, et à l'exception de Fables, difficile de voir quelles sont ses nouveaux flagships. Symptôme ou cause du phénomène, le départ de Karen Berger, éditrice de génie (et je pèse mes mots, cette femme est LA Sainte du Comics), illustre à merveille ces difficultés. Pendant plus de 30 ans, le gotha des écrivains s'est aiguisé les crocs sur le label, avec une éditrice tirant le meilleur de leur talent. A bien regarder dans les bibliographies de nos auteurs préférés, on peut se demander si leur série marquante n'a pas été à chaque fois réalisée dans le giron de Vertigo. Comme le malheur des uns fait le bonheur des autres, les difficultés de Vertigo riment aussi avec un nouvel âge du creator owned. La demande des écrivains d'un éditeur laissant libre cours à leur folie créatrice ne s'est pas tarie, loin de là, mais elle s'exprime ailleurs. Le précédent de Kirkman et de son Walking Dead est probablement passé par là. Toujours est-il que les productions indé de Dynamite, Dark Horse ou Image deviennent bougrement intéressantes. D'ailleurs, les éditeurs français ne s'y trompent guère. Détenteur de la licence DC en France, Urban s'est rapidement décidé à se créer une collection Indies (et choppant deux/trois chefs d'oeuvre au passage). Panini, via sa collection Fusion, essaye tant bien que mal de repeupler le vide laissé par DC, en piochant avec plus ou moins de bonheur dans ces séries indépendantes. Après un tome sur Conan, Panni accueille une nouvelle Brian Wood, auteur "maison "(il était à la tête de X-Men dans le X-Men Universe, il le sera à nouveau en août, tout en étant en ce moment en charge de Ultimates X-Men), qui s'est surtout fait connaître sur son boulot remarquable chez Vertigo (DMZ et Northlanders, que j'avais abordé ici-même). Et voilà son nouveau bébé publié aux USA chez Dark Horse : The Massive. 

Pardon encore pour le long préambule et intéressons-nous à ce que nous propose Brian Wood. Bienvenue dans l'année du Krach, où l'humanité se remet (péniblement) d'une série de catastrophes naturelles aux conséquences irréversibles (montée des eaux, crise économique globale, fin des échanges monétaires, fermeture des frontières, etc...). Impossible de ne pas faire le parallèle avec le pitch de DMZ qui me servira de référence pour vous situer l'ambiance de The Massive. L'action se déroule dans une futur alternatif très proche (2012 est suggérée). Embarqué sur le Kapital (explicit marxist content), le lecteur côtoie le groupe de La Neuvième Vague, militants pacifistes et protecteurs des océans. Comme dans tout premier tome qui se respecte, Wood introduit son univers. Et il le fait avec brio. De manière assez étonnante, Brian Wood fait l'impasse sur l'action, et nous plonge dans son monde par les les extrêmes : le macro (les éléments contextuels) et le micro (les personnages). Deux moyens où l'écrivain fait montre de ses audaces stylistiques. Depuis Watchmen, je n'avais pas vu un auteur de comics s'affranchir à ce point de la structure case/bulle en intercalant d'autres formes d'écriture : chronologie, encadrés, interview. La caractérisation des personnages est également loin d'être simpliste, et Wood opère un va-et-vient permanent entre les personnages et les époques avec son lot de flashbacks et d'ellipses. Si on perd parfois la continuité temporelle, on gagne par contre en empathie et en immersion émotionnelle auprès de personnages complexes dont on attend de plus amples développements. Que le lecteur se rassure, un fil rouge se dessine dans ce premier tome, autour de la recherche du navire de la Neuvième Vague, The Massive, symbole scientifique et pacifique, manquant depuis plusieurs mois. La quête ne fait que débuter, et le mystère reste entier sur sa disparition et même, l'importance que représente The Massive dans le nouveau monde. 

Une des forces de la série tient bien évidemment à l'ambiance légèrement apocalyptique qui s'en dégage. Il serait cruel d'écrire que Brian Wood rejoue avec sécurité la carte de DMZ. A la différence de la série sur Vertigo, The Massive est peut-être encore plus "réaliste" dans son traitement. Le décalage temporel avec notre époque étant quasiment inexistant, Wood s'est ainsi construit un équilibre convaincant entre fiction et réalité, édifice précaire de toute oeuvre d'anticipation. Point de traitement délirant mad maxien (à la Tank Girl) ou de spéculation politique. Tout est plausible dans la chaîne événementielle proposée, dans les réajustement géopolitiques et sociaux suggérés. En tournant les pages, je me suis souvent exclamé (intérieurement) "putain, mais ça peut trop dériver sur ça !", ce que ne m'arrivait pas avec DMZ. En revanche, The Massive partage avec la série de Vertigo ses ambitions politiques. Lorsque l'on traite de groupe radical d'action pro-environnement, impossible qu'il en soit autrement. Les fans de Pascal Bruckner seront malheureusement déçus puisque Brian Wood a eu l'intelligence de ne pas sonner une charge écolo bas du front. The Massive est au contraire une réflexion fine sur l'engagement, le non-engagement et la violence. En mettant en avant la posture d'un ex-mercenaire choisissant l'action non-violente dans un contexte où l'utilisation des moyens extrêmes est plus que jamais justifiée, l'écrivain se complique la tâche, du moins ouvre la porte à des entorses futures, voire inévitables. Dernier point fort, c'est le sentiment de tenir entre ses mains une série au potentiel illimité. Wood vient à peine d'esquisser son univers, ses personnages et leurs enjeux, et le monde est grand...très grand. 

Trêve de suspens inutile, The Massive est une excellente lecture. Je me retiens sur l'hyperbole qui ne siérait guère au jugement d'un tome introductif. Mais le picotement de l'exceptionnel est bien là. Brian Wood est en très grande forme, sans parler de ses compères au dessin qui nous livrent des planches magnifiques. Bref, amateurs de comics, prenez le temps d'aller en librairie, feuilletez le bouquin et vous vous laisserez forcément tenter par ce petit bijou, probablement mon coup de coeur du premier trimestre 2013. 

mardi 11 juin 2013

Rencontre avec Fernando Ferreira, le Samedi 14 juin 2013


Librairie Préambule / Bar du XXe siècle

Rencontre avec
 Fernando Ferreira
"CASSIS, terre des Calanques"

Samedi 15 juin à partir de 18h au bar du XXe siècle, 
17 av. Victor Hugo - Cassis

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Le port, les pointus estampillé Cassis avec le reflet du soleil dans l'eau... comme sur la couverture. On l'attendait depuis longtemps... cet album de Cassis, signé Fernando... Et comme c'est Féfé, il suffit de tourner les pages du livre pour tout de suite se rendre compte que ce n'est pas un livre (à / pour les) "touristes". Preuve en est... ces photos du village, des vignes et de la plage enneigés, un couple sur la jetée et la place du café Liautaud sous la pluie... bref pas du tout l'image que l'on se fait de Cassis... Ou encore ces clichés insolites comme les marines de l'US Navy, de dos, contemplant Canaille, une porte de chiottes avec un miroir reflétant un ciel d'orage, et puis, aussi, ce chien solitaire sur la grande plage entre un réverbère et un panneau indiquant "chien interdit"... (comme un clin d'oeil à Elliott Erwitt)....  Les bateaux semblent échoués, le temps est souvent pourri, et enfin, le comble... un surfer, surgit de nulle part, et qui aborde un rouleau d'enfer.... Du jamais vu. Mais, pour moi, le meilleur, cette série de photos sur la pierre de Cassis... superbe. Bref, c'est Cassis, mais c'est aussi, surtout, Féfé... comme en témoigne ses mots dans la préface  : 

"Cassis était le village ou je voulais vivre. J'y étais pour le meilleur et tout le reste ! J'aime ce village, ses paysages, sa lumière (surtout sa lumière), sa vie, la vie qu'il m'a donne, toutes ses joies, ses bonheurs, ses larmes parfois. Il est le village de ma jeunesse, et de tout ce qui va avec, a cote, dessus, dessous... J’ai commencé ce travail en 1996. Dix sept ans d’archives, une parenthèse photographique, un long instantané des lieux et des gens, par tous les temps, toutes les lumières, 100% naturelles sans artifices numériques. Le quotidien et les clichés. Certains lieux ont disparu, certains hommes ne sont plus là, les images, elles, restent. Elles témoignent de ces instants écoulés, ces “instants décisifs “qui fixent le présent pour l‘offrir au futur, et aider ainsi à la transmission de la mémoire collective : regarder le passé pour mieux appréhender l’avenir."

Alors, pour en savoir plus... 

RENDEZ-VOUS SAMEDI 15 JUIN - 18H - au bar du XXe siècle. 
(Rens. : 04 42 01 30 83 / Préambule)

Nous vous attendons nombreux
Préambulement votre. 



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dimanche 9 juin 2013

Panini Comics : Hulk #12, X-Men #12 et Uncanny Avengers #1

Vous le savez (ou pas d'ailleurs), mais le mois de juin est pour Panini cette dernière ligne droite vers le Marvel NOW tant attendu. Pour être un peu plus dans le vrai, écrivons que la plupart des mensuels vont s'arrêter au  #12 avant de repartir avec de nouveaux contenus éditoriaux (que nous vous indiquions ici). Mais Mavel NOW commence aussi ce mois-ci avec la nouvelle revue Uncanny Avengers. Le Juin Paninien est donc sous le double-signe de la conclusion et du nouveau départ, ce qui nous rappelle que la temporalité dans les comics est avant-tout cyclique et tient beaucoup de l'éternel recommencement. Pour faire plaisir à ce bon vieux Friedrich, nous nous intéresserons donc aux revues Hulk, X-Men et Uncanny Avengers. 


HULK #12 


Incredible Hulk (vol 3) #14-15 : Jason Aaron et Jefte Palo

Si vous lisez ce blog, vous aurez constaté que je suis un grand fan du personnage de Hulk, mais aussi que j'ai été régulièrement négatif avec le run de Jason Aaron. Une déception à la hauteur de mes attentes tant je porte aux nues l'écrivain de Scalped. Autant dire que je m'étais fait une raison sur la conclusion de Incredible Hulk. Soyons honnête, ces deux numéros ne déméritent pas. Au contraire il y a de bonnes idées, notamment sur la dualité réunifiée Hulk/Banner. Le retour à la "normale" est très bien construit. Tant mieux car c'était probablement LE point sensible qu'il fallait soigner. La cohérence du travail de Aaron est aussi appréciable, notamment dans les cases qui rappellent les liens qu'a pu tissés le géant vert lors de ses précédentes aventures. Maintenant ce n'est pas un chef d'oeuvre non plus. Cela reste quand même confus, et le lecteur peut être lassé de ces intrigues entre Fatalis/Hulk/Banner/Mad Squadron/Fatalibots. Surtout que Aaron jette grossièrement ses nouveaux éléments, et si l'idée est bonne (le cerveau de Banner par exemple), la manière dont elle est amenée laisse clairement à désirer. Autre point négatif : les dessins, malgré tout le respect que je dois à Palo. J'aurais préféré un trait plus dans la norme et qui mette en avant la puissance du personnage. Pour finir, Aaron fait comme son pote Parker, et offre une fin de run sur ton de gaudriole qui est totalement hors de propos. Je suis peut-être un intégriste du perso, mais on ne conclut pas un titre en balançant une merde de singe radioactive sur Bruce Banner...non ça ne se fait pas.  

Secret Avengers #36-37 : Rick Remender et Matteo Scalera

Je n'ai pas grand chose à écrire sur le titre. Remender nous a habitué à de l'excellence (relativement à un titre Avengers, hein...), et sa conclusion est parfaitement maîtrisée. Un grand sens du rythme, de la narration, du rebondissement. On lit ces deux numéros comme on regarde une fin de saison de 24. Selon moi, cela ne va pas être facile de prendre les rênes du titre après Remender. Par contre, j'en profite pour féliciter Panini qui publie le mot d'adieu de Rick Remender himself. Ce type d'exercice est un bon moyen de rentrer (un peu) dans l'intimité des écrivain, de se rendre compte de leur sincérité et de leur attachement à leur univers. Bref, une très bonne initiative. 

Hulk #28-29-30-31 : Jeff Parker et ses copains

Toujours des back-up stories sur A-Bomb. Toujours aussi anecdotique. 

X-MEN #12


AvX : Consequences #1-5

Je ne suis pas un lecteur du "vieux" magazine X-Men. Mais Jérémy Manesse en avait fait une assez bonne promotion sur la page Facebook de Panini, donc je me suis laissé tenter. On peut parfois douter des mini-séries post-event (à juste titre, les lecteurs de Fearless en savent quelque chose), mais je ne saurais que trop vous conseiller cette revue. La mini-série mérite véritablement son titre, et si vous voulez savoir ce qui se passe entre la défaite de Cyclope et son évasion (puisqu'il est en liberté dans Marvel NOW), vous ne pouvez pas faire l'impasse. Concrètement, il se passe beaucoup de choses dans ces cinq numéros. Les X-Men alliés des Avengers sont toujours à la recherche des anciens "Phoenixisés". Les portraits sont assez justes de ces coupables/victimes, qui ont goûté à l'infinité et à la perfection mais qui portent les séquelles de leurs actes inhumains. Mention spéciale à Colossus et Namor. On retrouve aussi Hope qui est partagée entre la destinée superhéroïque et un retour mérité à la normalité. Les pages sur la jeune fille sont très soignées, avec une émotion souvent juste pour décrire ce que ressent une adolescente "responsable" du mega conflit AvX. Mais le gros du morceau est consacré à la relation Cyclope/Wolverine. Au détour de deux dialogues, puis lors de l'évasion, Kieron Gillen retourne de manière brillante les positions qui étaient établies depuis House of M (quoique sensiblement modifiées lors de Schism. L'affrontement Charles/Erik se retrouve plus que jamais dans l'opposition Wolverine/Cyclope, même si les cartes sont redistribuées entre le pédagogue et l'exécuteur. Si le contenu de AvX : Consequences est aussi bon, c'est qu'un sacré écrivain officie en la personne de Kieron Gillen. Voilà un nom que je vois revenir souvent dans les dernières parutions Marvel, mais à l'exception de certains numéros de Journey into Mystery, je suis plutôt ignorant quant au contenu de ses derniers travaux. Un manque qu'il faudrait combler, car le bonhomme est foutrement talentueux. Une maîtrise parfaite de l'art du dialogue, une compréhension magistrale de l'univers X-Men et de ses fondamentaux, une dimension tragique qui vous prend émotionnellement, voilà ce à quoi vous pouvez vous attendre dans ce X-Men #12. Pas grand chose à dire sur les dessins. Comme plusieurs dessinateurs officient, c'est forcément inégal, mais je dirais qu'on s'en fiche car l'écriture ferait passer n'importe quel style, aussi médiocre soit-il. 

UNCANNY AVENGERS #1


Uncanny Avengers #1 : Rick Remender et John Cassaday

Marvel aura décidément capitalisé un max sur l'event AvX. Après une mini-série aftermath, la Maison des Idées met en place deux ongoing destinées à rassembler les deux familles de super-slibards. Uncanny Avengers avec son nom qui sent bon le marketing, son casting de luxe (Captain, Havok, Thor, Wanda, Wolverine et Malicia), son équipe cinq étoiles (Remender et Cassaday) s'impose d'emblée comme un blockbuster incontournable. Dans le contenu, cela reste tout de même très classique. Remender joue la carte du statu quo défavorable (et pour cause) aux mutants. Deux lignes directrices sont travaillées : la "réconciliation nationale" sous l'égide (pouvait-il en être autrement) de Captain America, et les plans diaboliques des groupes anti-mutants qui ont l'opinion publique derrière eux. C'est le retour d'un bon gros méchant des familles, avec un twist qui pourrait faire grincer des dents. Bref, c'est un début de run honnête, avec de très jolis dessins. 

Avengers Arena # : Denis Hopeless et Kev Walker 

En abandonnant le titre Thor, j'en avais fini avec l'Avengers Academy, série qui était loin de me bouleverser. Mais avec la couverture US du premier Avengers Arena et son trip Battle Royale assumé à 200%, je me suis dit que ça valait le coup de l'investissement. Et grand bien m'en a pris. Alors oui, Hopeless joue bien la carte de Kinji Fukusaju, mais putain, de quelle manière ! En toute honnêteté c'est un des meilleurs #1 qu'il m'ait été permis de lire (tous comics confondus). Quelle introduction, avec un bad guy charismatique, des dialogues percutants, une ambiance désespérée, un final assez choquant. Bref, un sans-faute, que dis-je un énorme kif de lecture couillue et hardcore comme je m'attendais pas à en retrouver sur un titre Marvel. Le seul défaut de ce genre de départ en fanfare, c'est qu'il faut tenir sur la durée. En plus Kev Walker est en grande forme, et la colorisation est juste parfaite pour la série. Un must-read, et mon coup de coeur du mois de Juin !

A+X 1 : Slott/Garney et Loeb/Keown

Après AvX, voilà A+X. Une série qui se veut régulière avec des one-shots de team-ups mutant/avengers orchestrés par les meilleurs scénaristes disponibles. Un concept qui aurait pu fonctionner en back-up (par exemple de Uncanny Avengers) mais il faut bien faire de la thune... Bref, que dire de ces deux histoires (que j'ai presque oubliées). Honnêtement, c'est pas mal. On peut pinailler sur l'histoire de Cable et Captain (à un moment j'ai l'impression que le Captain des années 40 est finalement au courant de toute la continuité Marvel), mais le récit sur Wolverine/Hulk est plus enthousiasmant. Notre duo de bourrins testostéronés se retrouvent aux prises de leurs versions futuristes, donc ça tape, et plus on avance, plus ça tape. Ah non, sauf à la fin puisque Loeb ne peut s'empêcher un mystérieux mystère pour ouvrir sa séance de bourre-pifs. L'avantage de ce type de twist, c'est qu'il alléchant le temps d'une case, et qu'on sait qu'on aura pas une dizaine de numéros indigestes qui accoucheront d'un pétard mouillé. Merci A+X !! 

Pour tous ceux qui s'interrogent sur l'achat de Uncanny Avengers, franchement ça vaut le coup. Oui, on peut (et on doit) gueuler sur le format (72 pages pour 4,20, merde !), en espérant que l'éditeur revienne sur son format, mais le contenu fait tout de même passer la pilule. 

samedi 1 juin 2013

Panini Comics : Ultimate Universe #7

Après du DC en vo, rien de tel que du Marvel en vf ! Point de souci de parité, mais plutôt l'envie de revenir sur l'univers Ultimates. A propos de ce dernier, il est certain que l'enthousiasme et la fièvre du début des années 2000 sont oubliés depuis belle lurette, mais mérite-t-il pour autant l'ostracisme actuel avec des ventes calamiteuses (aux USA) mois après mois. Marvel cherche désespérément la solution, et tel un gouvernement au bord du précipice économique, remanie régulièrement ses équipes dans l'espoir d'une relance bienvenue. Et ça tombe bien parce que le présent Marvel Universe #7 (paru en mai 2013) propose un nouveau statu quo, avec de nouveaux scénaristes pour l'animer. Exit Jonathan Hickman et Nick Spencer, et bienvenue à Sam Humphries et (roulement de tambour) Brian Wood. Un renouveau qui se concrétise dans ce numéro par un découpage éditorial un poil différent des numéros précédents pour mettre en avant ce titre blockbuster "Divided We Fall" : Ultimates X-Men, Ultimates (x2), Ultimates X-Men et Ultimates Spider-man (x2). 


Avant d'entamer la chronique de ce numéro, un petit point sur le nouveau roaster de l'univers Ultimates : 

- Ultimates Comics : X-men #13 et 14: Brian Wood, Paco Medina et Reilly Brown
- Ultimates Comics : Ultimates #13 et 14 : Sam Humphries, Billy Tan et Timothy Green II
- Ultimates Comics : Spider-man #13 et 14 : Brian M. Bendis et David Marquez

Jamais dans l'univers Ultimates les trois sous-composantes (les FF manquant à l'appel depuis Ultimatum, et pour cause...cf les numéros précédents), n'auront été aussi liées. Avec le recul, il est finalement aisé de voir que le run d'Hickman est assez faiblard (je ne me remets toujours pas de la tumeur intelligente). Pour être plus exact, ce sont ses sous-entendus, ses intrigues mineures qui auront eu le plus de conséquences sur la direction à présent empruntée par Wood et Humphries. Rendons donc hommage à Spencer qui a su lui insuffler cette atmosphère de fin des temps qui correspond totalement à ce que sont les Etats-Unis d'aujourd'hui (dans les Ultimates, hein !). Car dire que c'est le chaos est une formulation un poil euphémique. J'aimerais spéculer sur l'influence de Brian Wood, mais franchement, impossible de ne pas penser à DMZ lorsque l'on regarde cette nouvelle carte des USA où le sécessionisme le dispute à la balkanisation. Et pourtant ce n'est pas l'auteur de la très bonne série de Vertigo qui nous sert la soupe politique. Wood plante le décor pour faire comprendre que les nouveaux états voyous sont guidés par une idéologie anti-mutante, au mieux racialiste, au pire carrément génocidaire. Voilà le monde dans lequel doivent se dépatouiller les X-Men menés par Kitty Pride. Sauf que notre team de mutants n'a plus la gloire d'antan, et en guise de résistance, c'est plutôt un road-trip intimiste à quatre protagonistes que nous livre l'écrivain de Northlanders. Un hommage à La Route de Mc Carthy (voire au Livre d'Eli, mais la référence est insultante), plutôt bien ficelé avec son lot de scènes assez touchantes. N'attendez donc pas un déchaînement de violence, mais une atmosphère bien travaillée et qui amène des développements ultérieurs. Je crois que Brian Wood a démontré (et démontre encore dans le X-Men Universe de Panini) qu'il maîtrise les séries mutantes. Si en plus on lui propose de le crosser avec une ambiance pré-apocalyptique, ma foi, il y a de quoi être content. 

Le côté politique, c'est plutôt avec les Ultimates qu'il faudra le trouver. Et là je dis merci. D'emblée, le titre avait été construit autour de bases politiques assez fortes. Du moins, cette dimension avait toujours été très présente (notamment via le personnage de Thor, magnifié par Millar). Ni Loeb (mwahahah), ni Millar lors de son retour (encore que sur la fin d'Ultimates Avengers, c'est discutable), ni Hickman (gros mwahahaha), n'avait retrouvé l'essence de la série. Dommage, car la thématique se doit d'être régulièrement traitée dans du comics, quand bien même il serait mainstream. Bref, passons à ces deux numéros. Franchement c'est de la bombe, et Humphries parvient à rallumer plusieurs mèches propres aux Ultimates. Passons sur le contexte (cela ferait redondant avec les X-Men), même s'il faut avouer que sa description d'un Président complètement dépassé est assez performante. Par contre, le retour de Captain America est franchement bien foutu. On l'attendait, et waoaou, merci. D'autant qu'Humphries ne nous fait pas du Cap' version "Y'a pas marqué la France" (même si c'était très drôle), mais plutôt du Civil War-like. Et quand le retour de Cap' va de pair avec la reconstitution de la team originelle avec Thor (et son marteau) et Tony Stark (et sa tumeur), c'est une belle taf de nostalgie que le lecteur est amené à inhaler. Notre trio doit régler une menace nuclaire dans la République autoproclamée du Texas, et ça explose dans tous les sens. L'action bigger than life est bien au rendez-vous, le rythme est trépidant. C'est le retour de de l'héroïsme en somme. Cerise sur le gâteau, Humphries disserte aussi sur les imbroglios politiques, et ma foi cette idée d'états privatisés par une classe politique facilement corruptible au moment où l'on attendrait la probité la plus stricte, n'est pas sans rappeler notre planète. Je ne veux pas vous infliger mes réflexions politiques, mais il faut admettre que lorsque l'on lit un comics qui vous fait penser aux enjeux fondamentaux que vous pouvez observer, cette maturité-là est aussi appréciable. 

Le meilleur pour la fin ? Peut-être pas, car pour une fois les deux autres titres Ultimates sont à la hauteur. Mais peut-être que oui parce que Bendis prouve encore une fois qu'il est monstrueux de maîtrise sur son personnage. Avant d'ouvrir le numéro de Spider-man, je me disais "mais merde, à un moment il va falloir que Bendis recolle Miles au bordel généralisé qui touche notamment New-York". Une des failles pouvait justement constituer dans ce relatif décalage, un brin embarrassant sans être rédhibitoire. Mais pourquoi s'inquiéter avec Bendis ? L'écrivain recolle sa série avec le crossover Spider-Men (du très bon, et j'aurais été con de l'ignorer) mais aussi avec le retour de Cap' aux affaires. Vous apprendrez ainsi les remords de Cap' avec la gestion de Peter Parker, mais comment le clan de ce dernier entend assurer l'héritage du premier tisseur. Au niveau de l'écriture, des dialogues, des scènes, c'est un sans-faute. L'action arrive toujours au bon moment, et franchement les futurs épisodes avec un team-up Cap'/Spider-Man sont très très alléchants. En plus, il faut quand même avouer que les dessins de Marquez sont magnifiques, bien au-dessus de ce que font ses petits camarades sur X-Men ou Ultimates. 

Vous l'aurez compris, s'il faut tenter l'expérience Ultimates en VF, c'est maintenant (mai 2013). Bon, vous aurez raté 12 numéros du Spider-Man de Bendis, et tant pis pour vous. Mais là au moins, vous avez trois séries solides, un univers crédible clairement différentiable de la Terre 616. En somme on retrouve un peu de l'esprit des origines de ce qu'a été l'expérience Ultimates. Moralité, on achète ce magazine et on jouit de sa lecture.

New 52 : Batman #20, Detective Comics #20

C'est au tour de Batman d'être sous les feux des projecteurs. Deux petites séries seulement pour raison de non-livraison des séries de fin de mois (Talon, Batman The Dark Knight, Talon), mais pas n'importe lesquelles puisqu'il s'agit des deux locomotives du Bat Universe : Batman et Detective Comics. 

Batman #20 : Scott Snyder/Greg Capullo/Danny Miki


Conclusion du mini-arc sur Clayface. Pas très original, mais pas déplaisant non plus. Jusqu'à présent Snyder nous avait habitué à de plus grandes "sagas" avec des adversaires un poil plus charismatiques que Clayface. Que le lecteur se rassure, on retrouve les caractéristiques stylistiques qui ont garanti le succès de Snyder sur les séries Batman : une facilité dans la réinterprétation intéressante des grandes figures de Gotham, une capacité à garder la cohérence de son univers (avec des clins d'oeil bien pensés), et un art évident du Deus Ex Machina pour résoudre avec panache ses intrigues. Voilà, vous avez un peu tout ça dans les deux numéros sur Clayface. J'ai envie de pinailler sur l'imbroglio Bruce Wayne/Batman où, à mon avis, Snyder s'est un peu emmêlé les pinceaux. Vu les capacités de Clayface et la manière dont Batman se fait poutrer, je ne comprends pas comment le bad guy ne fait pas de manière définitive le rapprochement entre le Caped Crusader et son alter ego. Mais bon, une bonne lecture reste une bonne lecture, et c'est une excellente transition tout en douceur et retenue entre DOTF, RIP..., et le prochain arc Batman Zero. Aux dessins c'est Capullo, et c'est toujours beau (c'est pour la rime). 

Back-up : James Tynion IV/Alex Maleev

Suite et fin de ce Batman/Superman vs Black Magic. Toujours aussi sympathique. La résolution est très efficace, mais James Tynion IV nous accroche surtout avec sa description des rapports Superman/Batman, notamment dans l'après RIP... Le final aura eu le mérite de me faire sourire. Et puis avec Maleev aux dessins, c'est vraiment enthousiasmant. D'ailleurs l'ami Alex, on le retrouvera bientôt sur Batman : The Dark Knight. 

Detective Comics #20 : John Layman/Jason Fabok


Je ne m'attendais pas du tout à lire ce que j'ai lu dans ce numéro. Je m'attendais à ce que l'on continue une certaine montée en puissance dans l'affrontement Batman/Emperor Pinguin. Que nenni ! C'est une fin d'arc en bonne et du forme que nous aura concocté l'ami Layman. Donc il se passe beaucoup de choses : un affrontement Batman/Ogilvy, le retour de Cobblepot, un deuxième affrontement avec Ogilvy, et retour à un statu quo. J'ai été partagé à la lecture du numéro. Mais là avec le recul (genre... une heure plus tard quoi), cela fait sens. Si on fait le bilan de l'arc, la rencontre Batman/Ogilvy aura duré un numéro et demi. Cela fait très peu pour un personnage qui a été construit et porté comme une p...n de némésis, dans la plus pure tradition des vilains intelligents, manipulateurs et planificateurs. Mais en quelques dialogues recadre brillamment la trajectoire d'Ogilvy dans l'univers gothamite, et c'est finalement très convaincant. Idem pour la conclusion du numéro avec un Cobblepot plus Pinguin que jamais. Pour un premier arc, difficile de ne pas être admiratif du travail de Layman et de la cohérence de l'ensemble. Je serai tout aussi dithyrambique sur le travail de Fabok qui a livré des numéros hallucinants de beauté. DC a là un vrai grand talent du niveau des Finch, Van Sciver, Ivan Reis, et il faut capitaliser sur le bonhomme. 

Back-up : John Layman/Andy Clarke

J'ai toujours été un grand fan des back-up orchestrés par Layman. A mon avis il serait même un poil plus doué que Snyder dans l'exercice en rendant leur lecture presque indispensable pour apprécier l'arc principal. C'est encore le cas ici avec l'aftermath d'Emperor Pinguin enfermé à Blackgate. Pour vous donner une idée du talent du type, en quelques pages Layman dote Ogilvy d'un background (impossible de louper la référence), nous plonge dans l'atmosphère carcérale (ambiance Oz garantie), et envoie son personnage dans une autre dimension. On sent que l'écrivain ne veut pas lâcher comme ça sa création, et je peux le comprendre, tant j'ai envie de retrouver dans le futur un Ogilvy 2.0. Les planches d'Andy Clarke sont aussi très belles, au niveau de cette succulente apostille.