lundi 8 juillet 2013

Panini Comics, Marvel NOW ! X-Men #1, X-Men Universe #1

Après un premier bilan consacré aux séries Heroes, place à l'univers mutant de Marvel, décliné par Panini autour de deux revues X-Men et X-Men Universe. Oui d'accord, il faudrait aussi parler de Wolverine, mais comme je suis sévèrement à la bourre des séries dédiées au griffu, et bien je vais pas en parler.

X-MEN #1


All New X-Men #1-2 : Brian Michael Bendis/Stuart Immonen


Si l'on me questionnait sur le plus gros changement éditorial de Marvel NOW, je vous répondrais sans hésiter "l'arrivée de Bendis sur les séries mutantes". Après avoir piloté pendant tant d'années (avec des hauts et des très bas) les séries Avengers, je ne m'attendais pas à le voir débarquer tel un jeune premier sur un univers particulièrement bouleversé depuis Schism, et encore plus depuis AvX. Les temps ont changé pour les mutants, et les retombées de la force vitale du Phoenix ont eu pour conséquence un revival sans précédent, sans que cela fasse l'unanimité chez les humains (cf Uncanny Avengers #1). C'est d'autant plus compliqué pour un Wolverine on ne peut plus Xavierisé (cf X-Men #12) que Cyclope fout à nouveau la merde, accompagné de deux trublions non moins problématiques (Emma Frost et Magneto). Le pitch déjà est efficace. Mais Bendis va plus loin en utilisant un McKoy mourant et poussé à bout par les excès de Cyclope. Le fauve s'offre un dernier voyage temporel pour ramener à son époque les X-Men originels pour que le Scott du passé fasse entendre raison au Scott du présent. Normalement je suis allergique à ces imbroglios temporels, mais là je suis plus qu'enthousiaste car les enjeux ne sont pas scientifiques mais bien philosophiques et moraux. Confronter les rêves et les espérances du passé à la réalité du présent, ramener l'esprit de l'âge d'or à l'âge de fer, retrouver les motivations originelles pour se remettre dans le bon chemin. Au-delà d'un point de vue sans concession sur toute l'évolution des mutants, c'est tout autant une mise en abîme de notre expérience de lecteur. Bendis nous susurre en permanence "allez, et si on retrouvait des bonnes sensations old school ?" et ça fonctionne à merveille. Les retrouvailles, les incompréhensions, les douleurs entre les deux teams sont tour à tour touchantes mais aussi bougrement excitantes C'est un gros coup de fraîcheur apporté à l'univers, tout en prenant en compte ce qu'il y avait de plus intéressant dans les précédents apports des anciennes séries. C'est presque la perfection sous réserve que Bendis concrétise durablement l'essai. Pas grand chose à dire sur les planches d'Immonen, pour moi c'est très bien, et rend vraiment honneur au script d'ANXM. 

Uncanny X-Men #1 : Brian Michael Bendis/Chris Bachalo


Après deux numéros d'ANXM, on retrouve l'ami Bendis sur Uncanny. On pourrait hurler à la saturation bendisienne, mais l'on aurait tort de le faire. L'écrivain chauve en garde sous le pied, et manifestement il a encore des choses à écrire sur l'ami Cyclope. Toujours aussi fouteur de merde, l'ancien leader est cette fois-ci mis en exergue sous son aspect politique. Bendis construit une sorte de mix entre Malcolm X (et le parallèle est tellement évident qu'il s'impose de lui-même) et V pour Vendetta, pour faire de Cyclope un symbole rebelle et radical de la fraternité de l'atome. Du coup le perso garde sa complexité (ni bad guy, ni sauveur, mais complètement paumé), tout en étant incompris et combattu. Sauf que cette fois-ci l'opposition ne vient pas des X-Men mais d'un de ses alliés. Je ne vous spoil pas la fin du numéro, mais il faut avouer que la trahison fait sens et apporte du piment pour l'avenir de la résistance mutante. Par contre, j'ai un léger bémol à apporter. J'ai tout de même eu le sentiment d'avoir raté un ou deux épisodes entre la lecture d'ANXM et celle d'Uncanny. La rupture de l'équilibre est trop rapide et cela m'a un peu gâché les révélations de cet épisode. Ce sentiment est d'ailleurs renforcé par les dessins de Bachalo. Je suis pourtant fan de son trait assez cartoony et particulièrement dynamique. Sa réinterprétation des costumes de Cyclope, Frost et Magneto est excellente, mais tranche sévèrement avec ce que l'on voit chez Immonen. Rien de rédhibitoire puisqu'il suffit de suspendre son jugement critique, mais cela gâche un brin la cohérence de l'ensemble. 

Cable and X-Force #1-2 : Dennis Hopeless/Salvador Larroca


Double dose de cette nouvelle série menée par le petit nouveau made in Marvel en la personne de Dennis Hopeless (cf son excellent début de run sur Avengers Arena). Le titre, référence au travail originel de Rob Liefeld (et c'est sympa vu ce qu'il encaisse le Rob depuis les New 52), peut a priori surprendre, mais après tout pourquoi pas ? Il faut laisser le bénéfice du doute à Hopeless dont le style narratif tranche par rapport à Avengers Arena. L'écrivain la joue plus mystérieux, en remontant dans la chronologie des événements après une introduction assez surprenante. Et malgré la double ration, je trouve que le rythme est d'ailleurs assez lent, Hopeless tenant manifestement à introduire avec patience sa série et ses personnages. Après tout le roaster est très bon : Domino, Colossus, Nemesis, Forge, Cable et Hope. Mais il faut expliquer comment tout ce beau monde se retrouve à collaborer. Et de retrouvailles il en sera bien question dans ce numéro avec Hope/Cable. Donc ça ne se compare pas seulement les implants cybernétiques dans le falzar, ça s'émeut un peu pour mieux bourriner derrière. Je vous mentirais si je disais que c'est la série du siècle, mais franchement c'est un très bon moment de lecture. Je ne me suis pas ennuyé et j'ai vraiment envie de retrouver cette équipe improbable mais qui titille sévère les cojones. Pour les dessins, j'aime ce que fait Larroca, en mettant bien en avant ces gros tas de muscles que sont Cable ou Colossus. 

Bilan de la série : X-Men s'impose à mes yeux comme la revue incontournable de Marvel NOW pour peu que vous soyez intéressé par l'univers mutant. Mais quand on oscille entre l'excellence et le très bon, bon ben voilà, ça fait un bon mag'. 


X-MEN UNIVERSE #1


Savage Wolverine #1 : Frank Cho (tout seul comme un grand)



Panini avait la possibilité de rectifier une aberration éditoriale avec Marvel NOW. Il était à mon avis plus judicieux de basculer Wolverine and the X-Men sur ce X-Men Universe. Non seulement le mag' aurait eu un titre vendeur pour le soutenir, mais surtout en phase avec les évolutions globales de l'univers mutant. L'occasion était d'autant plus belle que le Savage Wolverine de Frank Cho était tout désigné pour côtoyer la série de Cornell dans un magazine consacré aux aventures solo de Wolverine. Mais non... je rigole déjà en attendant l'assemblage vf du crossover à venir, mais bon là n'est pas le sujet. Alors qu'est-ce que ça vaut ce Savage Wolverine ? Imaginez-moi en train de faire une moue dubtitative et vous aurez votre résumé. Je ne suis pas opposé à un trip du griffu sur la Terre Sauvage (mais où trouve-t-il le temps de faire tout ça ?), mais c'est pas enthousiasmant. Donc c'est du survivalisme un peu pêchu, un gros délire "Moi Tarzan bourrin, toi jolie Jane Ninja", et ça ne va pas plus loin. Alors voilà, on sait que Frank Cho aime bien les Jungle Queen (allez voir son blog), et là il s'en donne à coeur joie avec la belle Shanna. Et je devrais presque avouer que c'est le truc que j'ai préféré dans ce titre, tant le reste restant assez commun en comparaison. Voilà, si les talents de cartographe (sic) de Shanna vous intrigue (parce qu'ils ont intrigué le Shield, donc...), achetez X-Men Universe. 

Uncanny X-Force #1-2 : Sam Humphries/Ron Garney


Le titre s'appelle Uncanny X-Force alors que la team créée par Wolverine/Remender (ça dépend de votre perspective) a été dissoute. Ces deux épisodes fonctionnent un peu comme un aftermath elliptique de la conclusion de Remender. Humphries est toujours autant respectueux du travail de ses prédécesseurs en restant dans les clous jusqu'à un certain point. Parce que quand il décide de s'exciter ça donne des choses intéressantes, comme le retour de Bishop, ou suspectes comme Fantomex se roulant une pelle à soi-même (même Deadpool a pas osé...). Soyons honnête la direction empruntée est bonne en centrant le titre autour de Psylocke qui était déjà un des persos les plus intéressants chez Remender. La caractérisation est aux petits oignons avec une Betty un peu fucked up et guère adepte des principes du détachement zen. Pas mal d'action, de dialogues enlevés (l'humour fonctionne plutôt bien avec Puck en gentleman paillard). Difficile de juger de la qualité réelle du titre, mais il y a des promesses, des pistes ici et là qui n'attendent qu'à se concrétiser. Dorénavant, je vais hausser le sourcil à chaque fois que je vais voir passer le nom de Sam Humphries qui ne manque pas d'inventivité. Les dessins de Ron Garney sont eux dans la norme, ni plus ni moins, mais c'est quand même assez joli. 

Astonishing X-Men #57 : Liu/Walta/Ruiz


C'est pas du Marvel NOW. Et ouais, X-Men Universe doit se coltiner les ongoing du magazine, et c'est le cas avec Astonishing X-Men. A titre personnel, ça a toujours été une plaie de lire du Astonishing depuis la V2 du magazine, donc j'ai vite passé cette introduction de nouvel arc qui ne me passionne pas plus que ça... Mais si vous êtes fan de Warbird ou de tout ce qui a trait à l'histoire des Shi'ars, c'est indispensable (pfff). 

Age of Apocalypse #6 : Lapham/Arlem


Même topo que pour la précédente série. Spin-off de Uncanny X-Force, la série suit son petit bonhomme de chemin. J'ai toujours été sensible au trip post-apocalyptique, donc je ne m'ennuie jamais avec AoA. Lapham continue d'avancer ses petits pions, en montrant que son Prophet la joue vraiment serré, en étant au bord de la rupture. Donc quelque part l'aspect survivaliste fonctionne à mort, et c'est l'attrait principal du titre. L'écrivain poursuit aussi son travail de réinterprétation des personnages, avec une Monet St Croix (X-Factor) en mode born again. Il ne se passe pas grand chose dans le numéro qui sert avant tout à poser les tensions palpables dans les deux camps. Ce qui est par contre plus inquiétant, c'est que la série a été annulée aux USA, ce qui ne laisse présager rien de bon sur la conclusion, soit bâclée, soit inachevée. 

Bilan de la revue : sans aucun doute le point faible du relaunch de Panini. Il faudra probablement attendre l'arrivée du X-Men de Wood et Coipel (miam miam) pour juger la qualité du magazine. Avec un titre du calibre de Wolverine and the X-Men, la revue aurait été incontournable. En l'occurrence, la question VO ou VF se pose vraiment vue la faiblesse du présent panachage. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire