lundi 8 juillet 2013

Panini Comics, Marvel NOW ! X-Men #1, X-Men Universe #1

Après un premier bilan consacré aux séries Heroes, place à l'univers mutant de Marvel, décliné par Panini autour de deux revues X-Men et X-Men Universe. Oui d'accord, il faudrait aussi parler de Wolverine, mais comme je suis sévèrement à la bourre des séries dédiées au griffu, et bien je vais pas en parler.

X-MEN #1


All New X-Men #1-2 : Brian Michael Bendis/Stuart Immonen


Si l'on me questionnait sur le plus gros changement éditorial de Marvel NOW, je vous répondrais sans hésiter "l'arrivée de Bendis sur les séries mutantes". Après avoir piloté pendant tant d'années (avec des hauts et des très bas) les séries Avengers, je ne m'attendais pas à le voir débarquer tel un jeune premier sur un univers particulièrement bouleversé depuis Schism, et encore plus depuis AvX. Les temps ont changé pour les mutants, et les retombées de la force vitale du Phoenix ont eu pour conséquence un revival sans précédent, sans que cela fasse l'unanimité chez les humains (cf Uncanny Avengers #1). C'est d'autant plus compliqué pour un Wolverine on ne peut plus Xavierisé (cf X-Men #12) que Cyclope fout à nouveau la merde, accompagné de deux trublions non moins problématiques (Emma Frost et Magneto). Le pitch déjà est efficace. Mais Bendis va plus loin en utilisant un McKoy mourant et poussé à bout par les excès de Cyclope. Le fauve s'offre un dernier voyage temporel pour ramener à son époque les X-Men originels pour que le Scott du passé fasse entendre raison au Scott du présent. Normalement je suis allergique à ces imbroglios temporels, mais là je suis plus qu'enthousiaste car les enjeux ne sont pas scientifiques mais bien philosophiques et moraux. Confronter les rêves et les espérances du passé à la réalité du présent, ramener l'esprit de l'âge d'or à l'âge de fer, retrouver les motivations originelles pour se remettre dans le bon chemin. Au-delà d'un point de vue sans concession sur toute l'évolution des mutants, c'est tout autant une mise en abîme de notre expérience de lecteur. Bendis nous susurre en permanence "allez, et si on retrouvait des bonnes sensations old school ?" et ça fonctionne à merveille. Les retrouvailles, les incompréhensions, les douleurs entre les deux teams sont tour à tour touchantes mais aussi bougrement excitantes C'est un gros coup de fraîcheur apporté à l'univers, tout en prenant en compte ce qu'il y avait de plus intéressant dans les précédents apports des anciennes séries. C'est presque la perfection sous réserve que Bendis concrétise durablement l'essai. Pas grand chose à dire sur les planches d'Immonen, pour moi c'est très bien, et rend vraiment honneur au script d'ANXM. 

Uncanny X-Men #1 : Brian Michael Bendis/Chris Bachalo


Après deux numéros d'ANXM, on retrouve l'ami Bendis sur Uncanny. On pourrait hurler à la saturation bendisienne, mais l'on aurait tort de le faire. L'écrivain chauve en garde sous le pied, et manifestement il a encore des choses à écrire sur l'ami Cyclope. Toujours aussi fouteur de merde, l'ancien leader est cette fois-ci mis en exergue sous son aspect politique. Bendis construit une sorte de mix entre Malcolm X (et le parallèle est tellement évident qu'il s'impose de lui-même) et V pour Vendetta, pour faire de Cyclope un symbole rebelle et radical de la fraternité de l'atome. Du coup le perso garde sa complexité (ni bad guy, ni sauveur, mais complètement paumé), tout en étant incompris et combattu. Sauf que cette fois-ci l'opposition ne vient pas des X-Men mais d'un de ses alliés. Je ne vous spoil pas la fin du numéro, mais il faut avouer que la trahison fait sens et apporte du piment pour l'avenir de la résistance mutante. Par contre, j'ai un léger bémol à apporter. J'ai tout de même eu le sentiment d'avoir raté un ou deux épisodes entre la lecture d'ANXM et celle d'Uncanny. La rupture de l'équilibre est trop rapide et cela m'a un peu gâché les révélations de cet épisode. Ce sentiment est d'ailleurs renforcé par les dessins de Bachalo. Je suis pourtant fan de son trait assez cartoony et particulièrement dynamique. Sa réinterprétation des costumes de Cyclope, Frost et Magneto est excellente, mais tranche sévèrement avec ce que l'on voit chez Immonen. Rien de rédhibitoire puisqu'il suffit de suspendre son jugement critique, mais cela gâche un brin la cohérence de l'ensemble. 

Cable and X-Force #1-2 : Dennis Hopeless/Salvador Larroca


Double dose de cette nouvelle série menée par le petit nouveau made in Marvel en la personne de Dennis Hopeless (cf son excellent début de run sur Avengers Arena). Le titre, référence au travail originel de Rob Liefeld (et c'est sympa vu ce qu'il encaisse le Rob depuis les New 52), peut a priori surprendre, mais après tout pourquoi pas ? Il faut laisser le bénéfice du doute à Hopeless dont le style narratif tranche par rapport à Avengers Arena. L'écrivain la joue plus mystérieux, en remontant dans la chronologie des événements après une introduction assez surprenante. Et malgré la double ration, je trouve que le rythme est d'ailleurs assez lent, Hopeless tenant manifestement à introduire avec patience sa série et ses personnages. Après tout le roaster est très bon : Domino, Colossus, Nemesis, Forge, Cable et Hope. Mais il faut expliquer comment tout ce beau monde se retrouve à collaborer. Et de retrouvailles il en sera bien question dans ce numéro avec Hope/Cable. Donc ça ne se compare pas seulement les implants cybernétiques dans le falzar, ça s'émeut un peu pour mieux bourriner derrière. Je vous mentirais si je disais que c'est la série du siècle, mais franchement c'est un très bon moment de lecture. Je ne me suis pas ennuyé et j'ai vraiment envie de retrouver cette équipe improbable mais qui titille sévère les cojones. Pour les dessins, j'aime ce que fait Larroca, en mettant bien en avant ces gros tas de muscles que sont Cable ou Colossus. 

Bilan de la série : X-Men s'impose à mes yeux comme la revue incontournable de Marvel NOW pour peu que vous soyez intéressé par l'univers mutant. Mais quand on oscille entre l'excellence et le très bon, bon ben voilà, ça fait un bon mag'. 


X-MEN UNIVERSE #1


Savage Wolverine #1 : Frank Cho (tout seul comme un grand)



Panini avait la possibilité de rectifier une aberration éditoriale avec Marvel NOW. Il était à mon avis plus judicieux de basculer Wolverine and the X-Men sur ce X-Men Universe. Non seulement le mag' aurait eu un titre vendeur pour le soutenir, mais surtout en phase avec les évolutions globales de l'univers mutant. L'occasion était d'autant plus belle que le Savage Wolverine de Frank Cho était tout désigné pour côtoyer la série de Cornell dans un magazine consacré aux aventures solo de Wolverine. Mais non... je rigole déjà en attendant l'assemblage vf du crossover à venir, mais bon là n'est pas le sujet. Alors qu'est-ce que ça vaut ce Savage Wolverine ? Imaginez-moi en train de faire une moue dubtitative et vous aurez votre résumé. Je ne suis pas opposé à un trip du griffu sur la Terre Sauvage (mais où trouve-t-il le temps de faire tout ça ?), mais c'est pas enthousiasmant. Donc c'est du survivalisme un peu pêchu, un gros délire "Moi Tarzan bourrin, toi jolie Jane Ninja", et ça ne va pas plus loin. Alors voilà, on sait que Frank Cho aime bien les Jungle Queen (allez voir son blog), et là il s'en donne à coeur joie avec la belle Shanna. Et je devrais presque avouer que c'est le truc que j'ai préféré dans ce titre, tant le reste restant assez commun en comparaison. Voilà, si les talents de cartographe (sic) de Shanna vous intrigue (parce qu'ils ont intrigué le Shield, donc...), achetez X-Men Universe. 

Uncanny X-Force #1-2 : Sam Humphries/Ron Garney


Le titre s'appelle Uncanny X-Force alors que la team créée par Wolverine/Remender (ça dépend de votre perspective) a été dissoute. Ces deux épisodes fonctionnent un peu comme un aftermath elliptique de la conclusion de Remender. Humphries est toujours autant respectueux du travail de ses prédécesseurs en restant dans les clous jusqu'à un certain point. Parce que quand il décide de s'exciter ça donne des choses intéressantes, comme le retour de Bishop, ou suspectes comme Fantomex se roulant une pelle à soi-même (même Deadpool a pas osé...). Soyons honnête la direction empruntée est bonne en centrant le titre autour de Psylocke qui était déjà un des persos les plus intéressants chez Remender. La caractérisation est aux petits oignons avec une Betty un peu fucked up et guère adepte des principes du détachement zen. Pas mal d'action, de dialogues enlevés (l'humour fonctionne plutôt bien avec Puck en gentleman paillard). Difficile de juger de la qualité réelle du titre, mais il y a des promesses, des pistes ici et là qui n'attendent qu'à se concrétiser. Dorénavant, je vais hausser le sourcil à chaque fois que je vais voir passer le nom de Sam Humphries qui ne manque pas d'inventivité. Les dessins de Ron Garney sont eux dans la norme, ni plus ni moins, mais c'est quand même assez joli. 

Astonishing X-Men #57 : Liu/Walta/Ruiz


C'est pas du Marvel NOW. Et ouais, X-Men Universe doit se coltiner les ongoing du magazine, et c'est le cas avec Astonishing X-Men. A titre personnel, ça a toujours été une plaie de lire du Astonishing depuis la V2 du magazine, donc j'ai vite passé cette introduction de nouvel arc qui ne me passionne pas plus que ça... Mais si vous êtes fan de Warbird ou de tout ce qui a trait à l'histoire des Shi'ars, c'est indispensable (pfff). 

Age of Apocalypse #6 : Lapham/Arlem


Même topo que pour la précédente série. Spin-off de Uncanny X-Force, la série suit son petit bonhomme de chemin. J'ai toujours été sensible au trip post-apocalyptique, donc je ne m'ennuie jamais avec AoA. Lapham continue d'avancer ses petits pions, en montrant que son Prophet la joue vraiment serré, en étant au bord de la rupture. Donc quelque part l'aspect survivaliste fonctionne à mort, et c'est l'attrait principal du titre. L'écrivain poursuit aussi son travail de réinterprétation des personnages, avec une Monet St Croix (X-Factor) en mode born again. Il ne se passe pas grand chose dans le numéro qui sert avant tout à poser les tensions palpables dans les deux camps. Ce qui est par contre plus inquiétant, c'est que la série a été annulée aux USA, ce qui ne laisse présager rien de bon sur la conclusion, soit bâclée, soit inachevée. 

Bilan de la revue : sans aucun doute le point faible du relaunch de Panini. Il faudra probablement attendre l'arrivée du X-Men de Wood et Coipel (miam miam) pour juger la qualité du magazine. Avec un titre du calibre de Wolverine and the X-Men, la revue aurait été incontournable. En l'occurrence, la question VO ou VF se pose vraiment vue la faiblesse du présent panachage. 

dimanche 7 juillet 2013

Panini Comics, Marvel NOW ! Avengers #1, Avengers Universe #1, Iron Man #1

C'est officiel, Marvel Now a enfin débarqué en force dans les librairies de France et de Navarre. Période estivale oblige, on a même eu droit à un joli cadeau de la part de Panini qui aura publié toutes ses revues de juillet en un seul arrivage. Je peux donc enfin vous donner mes impressions sur le nouveau départ emprunté par la Marvel. En guise de premier bilan, je vous propose de nous attarder sur l'univers "heroes" de l'éditeur américain autour des magazines Avengers, Avengers Universe et Iron Man. 

AVENGERS #1


Avengers #1 et 2 : Jonathan Hickman/Jerome Opena


A tout seigneur tout honneur, place au titre phare du relaunch avec une série qui se doit d'être à la hauteur du succès rencontré par le film de Joss Whedon. Fidèle  au rythme de parution US de la série, Panini nous a même servi une double dose de l'Avengers de Jonathan Hickman. L'occasion pour moi de redécouvrir ces premiers épisodes puisque je n'avais pu résister à l'achat du premier arc en VO. Quitte à me répéter par rapport aux billets précédents, cela fait depuis pas mal de temps que je suis revenu de la hype un poil imméritée qui tourne autour d'Hickman. Et ces deux premiers numéros d'Avengers ne vont pas forcément convaincre les amateurs de blockbuster décérébré (ce qu'était un peu le film,  ne nous en cachons pas). On retrouve ce rythme de narration très particulier avec la part belle consacrée aux dialogues et à des allers/retours entre menace actuelle et flashbacks. Si l'on sent qu'il faudra un certain nombre de numéros pour savoir où Hickman veut nous emmener, il faut aussi avouer que ce début de run est assez agréable. La présentation de nouveaux adversaires assez redoutables est efficace, de même que tout l'aspect "constitution du projet Avengers" qui est au coeur de cette introduction. Cela passe d'autant mieux que les planches de Jerome Opena sont juste sublimes. J'irais même jusqu'à dire que l'aspect graphique mériterait presque à lui seul la découverte de la série. 

New Avengers #1 : Jonathan Hickman/Steve Epting


Avec Marvel NOW, la Maison de Idées a décidé de confier les clefs du manoir à l'ami Hickman, que l'on retrouve donc sur les New Avengers. En conséquence je pourrais faire un copier/coller de ce que j'ai écrit plus haut. L'action se concentre dans le Wakanda attaqué par une race alien (ils ont vraiment pas de cul en ce moment au Wakanda) et T'Challa se retrouve un peu juste pour repousser ce beau monde. Ce numéro, qui se lit très bien au demeurant, vaut surtout pour son cliffangher qui ressuscite une vieille équipe connue autant pour ses capacités de bourrinage que pour sa présupposée sagesse. Un début de run qui ne dévoile pas grand chose, mais qui est suffisamment intriguant pour que l'on en attende quelque chose. Au dessin rien à redire, Steve Epting nous livre de jolis dessins, classiques mais efficaces. 

Secret Avengers #1 : Nick Spencer/Luke Ross


Voilà, il m'aura pas fallu longtemps avant de grincer des dents. Mais Secret Avengers version Marvel NOW présente toutes les caractéristiques de la série énervante. Je peux comprendre que Marvel veuille capitaliser à fond sur ses films pour que le téléspectateur se sente un peu chez lui en ouvrant un comics, mais personnellement ça m'agace. Je n'ai aucune envie de me coltiner le Phil Coulson dès lors qu'il sera question du SHIELD. Idem pour l'introduction du Nick Fury black. On sait que Samuel L Jackson a été le modèle graphique du Fury version Ultimates, lui-même inspirant le Nick Fury des films Marvel. Voilà, on pouvait s'attendre au retour du boomerang, mais là je me le suis méchamment mangé en pleine face. A part ça, Secret Avengers joue toujours la carte des opé black ops, mais avec un SHIELD vachement retors, Black Widow et Hawkeye qui font des blagues mais mangent des scones, et des vilains très vilains. Pfff... pauvre Nick Spencer qui doit lutter avec des prédécesseurs qui avaient forgé un titre assez solide. Heureusement que les dessins sont pas trop mal, mais bon, c'est pas la joie... 

Young Avengers #1 : Kieron Gillen/McKelvie/Norton


Typiquement le type de série dont j'attends strictement rien. Disons que j'ai souvent été échaudé sur les aventures teenagers des séries Marvel. Et avec moi, la série part de loin, tant la fameuse Children's Crusade m'avait déçu dans une conclusion complètement foirée. Bon alors, qu'est-ce qu'il se passe dans le numéro ? Et bon notre duo amoureux Wiccan/Hulking va bien mais pas trop. Disons que Hulkling s'ennuie et veut redevenir héros, même plein de leurs potes sont morts à force de trop jouer avec le spandex. Donc ça parle, ça débat, ça se rabiboche et ça s'embrasse (prends-ça Frigide Barjot). Kieron Gillen s'en sort plutôt bien, mais je ne suis pas convaincu. Disons que l'intrigue ne me passionne pas (pour l'instant), d'autant plus que l'on nous rejoue "je tripote une ligne temporelle pour faire venir quelqu'un". Je suis un peu mauvaise langue, il y a deux persos féminins qui vont valoir le détour, quoique pour des raisons différentes. A voir, on sait jamais, autant les enjeux que le roaster pourront s'avérer intéressants. Gillen n'a pas oublié ses anciens jouets, et voir son petit Loki intégrer une team Avengers pourrait être assez cocasse. Un mot sur les dessins, c'est pas trop ma came, mais c'est pas désagréable. 

Bilan de la revue : je n'aurais pas cru écrire ça, mais il faut avouer que Hickman tire pour l'instant le tout vers le haut, même si Young Avengers a du potentiel. 


AVENGERS UNIVERSE #1


Avengers Assemble #9 : DeConnick/Caselli


Encore une série qui est sortie du chapeau cinématographique, avec un roaster assez proche du casting du film. Ce #9 lance vraisemblablement un nouvel arc, avec une sorte de défi lancé par Stark à Banner pour retrouver un truc dont je ne me souviens déjà plus (c'est vous dire l'importance de l'enjeu). Tout ceci se transforme en une sorte de Carte au Trésor avec l'équipe bleu qui rigole (Stark/Thor) contre l'équipe rouge qui fait la gueule (Banner/Spider Woman), tandis que Spider Man compte les points et Wolverine bouffe du pop-corn (textuellement). Oui, alors autant dire que ce ton très très léger peut être plaisant (et ça l'est à la lecture) mais qu'est-ce que c'est anecdotique !! J'ai bien aimé Banner/Hulk, mais c'est juste parce que je suis un fan hardcore du perso, quant au reste... Mais c'est joli, et il paraît que les séries Avengers font vendre, donc bon, j'imagine que ça a sa place dans le magazine. 

Thor : God of Thunder #1 : Jason Aaron/Esad Ribic


Alors là, tout de suite on change de dimension (euphémisme). Aaron a décidé de lancer le dieu nordique dans une autre direction, et quelle direction ! L'écrivain de Scalped nous sert pas un, ni deux, mais trois Thor, qui correspondent à trois étapes dans sa vie où l'Asgardien est confronté au Tueur de Dieu, l'exterminateur des Panthéons, le déicide cosimque. Aaron connaît ses classiques de la fantasy, la joue épique au possible (quel final !), dans une ambiance conanesque et bad ass comme on en redemanderait souvent. Je triche un peu, parce que là encore je suis déjà familier des six premiers épisodes de la série, mais n'importe quel lecteur sera surpris, transporté, excité, exalté à la lecture de cette série. Quand bien même nous avons somme toute un numéro introductif relativement classique (présentation de la menace et des enjeux, premier cliffangher) c'est parfait de la première à la dernière case avec une gestion particulièrement habile de cette trinité de Thor. En plus, le dessin de Ribic est dantesque, pile ce qu'il fallait à la tonalité tragico-apocalyptique qui ressort de cette lecture. Du pur hit !

Captain America #1 : Rick Remender/Romita Jr


Remender doit être soit suicidaire soit aime beaucoup les challenges pour récupérer Captain America. Disons qu'il faut avoir les bollocks pour passer derrière le run du grand Brubaker qui aura redéfini toute la mythologie du personnage. Pour être totalement honnête, je suis plutôt ignorant de ce run, à l'exception du premier deluxe sorti par Panini, mais on sait qu'avec Brubaker on va parler d'histoire, et du passé qui ne cesse de s'inviter dans le présent, dualité dont Captain est la parfaite incarnation. Tout ça pour dire qu'à mon avis Remender a pris la meilleure direction possible, soit opérer un virage à 180 degrés sur le titre. Remender fait le choix intriguant (mais pourquoi pas après tout) de composer un pur script de SF pour l'homme au bouclier autour d'un voyage interdimensionnel tout en ressortant un ennemi "classique" de sa gallerie de nemesis. C'est pas le coup de foudre immédiat, mais ces nouvelles bases me rendent curieux. C'est toujours ça de pris. L'avantage avec Romita Jr, c'est l'assurance d'être toujours dans les délais. L'inconvénient, c'est que plus ça va, plus c'est moche. En plus la colorisation est catastrophique, ce qui aide vraiment pas le style de plus en plus hors-sujet du dessinateur. 

Indestructible Hulk #1 : Mark Waid/Leinil Francis Yu


On sait qu'en ce moment Mark Waid marche sur l'eau et réussit tout ce qu'il entreprend. Autant dire que j'étais particulièrement enthousiaste quant à son arrivée sur le titre. Le meilleur moyen d'être déçu d'ailleurs, donc j'avais tempéré mes ardeurs en voyant que Waid avait fait du monstre vert un agent du SHIELD. Bof bof a priori. Et bien détrompez-vous, ce premier numéro est extrêmement convaincant. Waid nous refait le coup de Daredevil, soit de prendre en compte ce qui a pu se passer avant lui tout en allant résolument sur un autre chemin. En clair, il subodore la pacification des relations entre Hulk/Banner mais joue de ce nouvel état pour proposer de nouvelles pistes. Et c'est le sans faute, parce que l'écrivain revient aux sources du personnage. Banner reste un p...n de scientifique, ce qu'il rappelle dans le deal effectué avec le SHIELD, et le Hulk reste la plus grosse force de frappe terrienne, ce qu'il nous remémore autour d'un bref combat, qui est à la fois drôle, jouissif et tout de même épique. Ce nouveau départ est un nouvel exercice de pure virtuosité où Waid jongle avec les registres, avec un dosage parfait entre action et dialogues, respect des classiques et apport personnel. Je m'emballe peut être trop vite (je m'étais déjà emballé quand Aaron avait récupéré Hulk), mais c'est vraiment très très prometteur. En plus Yu est en grande forme et nous fait oublier les précédentes équipes artistiques indignes du personnage. Bref, un duo parfait. 

Fearless Defenders #1 : Bunn/Sliney


Alors là je vais être très bref. Un cast 100% féminin (pourquoi pas), mais un début de run très anecdotique. Donc ça ne peut que s'améliorer, mais perso, je me contrefous totalement de ce que j'ai lu. Ah, le seul point positif, c'est la couv' de Mark Brooks. 

Bilan : Je suis presque déçu que mes a priorio soient confirmés. Thor et Indestructible Hulk dominent largement et sont des titres incontournables, Captain America reste intéressant. Dommage que les séries d'équipe soient pour l'instant plus faiblardes. 



IRON MAN #1

Iron Man #1 : Kieron Gillen/Greg Land


Je n'ai jamais été un fan du personnage, je me régale toujours quand la boîte de conserve se fait (régulièrement) rétamer la tronche. Même l'arrivée de Kieron Gillen (cf l'excellent X-Men 12) en lieu et place de Matt "Lexomil" Fraction n'est pas un argument convaincant pour m'inciter à essayer la série. Mais le découpage de la revue étant ce qu'il est, je suis obligé de me taper du Iron Man. Et franchement le début de l'épisode est une compilation de tout ce que je déteste du personnage : la drague lourdingue, le bling-bling insupportable, les blagues merdiques. J'ai failli ressortir mes bons vieux World War Hulk, mais finalement il y a un peu d'action, et là ça devient pas mal. Le perso est plus concerné, plus sérieux donc ça passe comme de l'actionner honnête. Gillen distille des idées intéressantes (notamment cette nouvelle armure très T-1000 dans l'esprit). Sans forcément subir cette lecture, je reste dans l’expectative, et je ne demande qu'à avoir tort. Par contre au niveau des dessins c'est pas mal du tout. Greg Land réussit même un sacré tour de force, pour la première fois j'ai pris au sérieux les soldats de l'AIM et leur costume  tout chipouille. 

Guardians of the Galaxy #0.1 : Brian Michael Bendis/Steve McNiven


On arrive aux poids lourds du magazine. L'arrivée de Bendis sur un titre cosmique pouvait a priori surprendre, mais bon, on sait que l'écrivain a des ressources quasi-illimitées. Force est de constater que ce premier épisode brille à nouveau par sa maîtrise. Et pourtant la structure pouvait surprendre (c'est probablement du à cette numérotation 0.1), puisque tout le numéro est construit autour de la destinée de Peter Quill, ou comment le jeune terrien est devenu Star Lord. Comme sur Ultimate Spiderman, Bendis démontre qu'il est vraiment doué pour écrire des personnages d'adolescents. Il n'infantilise jamais son récit autour de trames débilisantes ou de vannes rase-moquettes, et s'attarde sur les traumatismes fondateurs de l'enfance. Bendis a cette capacité de traiter ses personnages d'enfants comme des adultes tout en prenant en considération les contraintes et les fêlures qui vont avec l'âge. Ce traitement presque intimiste a de quoi surprendre pour une introduction à une série cosmique, mais n'en reste pas moins très bien réalisé. Bendis n'est pas Abnett, Lanning ou Giffen et tant mieux. Cerise sur le gâteau, le numéro se conclut sur un joli cliffangher avec ce gros frimeur d'Iron Man.  Est-il besoin de présenter McNiven ? C'est très très beau et sert parfaitement l'écriture. 

Nova #1 : Jeph Loeb/Ed McGuiness


Je vais friser la redondance, mais impossible de ne pas faire la comparaison avec Guardians of the Galaxy. Pour introduire Nova, Jeph Loeb opère la même démarche intimiste, avec ce même attachement pour dépeindre le mal-être de l'adolescent en état de rejet de la figure paternelle. Cela peut surprendre venant du scénariste de Commando (le film, oui oui !), mais quand on connaît l'histoire personnelle de Loeb et ses rapports douloureux avec la filiation, on sait que l'écrivain se livre totalement. Cela dit Loeb ne se facilite pas la tâche en alternant les aventures spatiales de Nova père dans le passé, et les déboires familiaux de Nova fils devant gérer son défaillant de Nova père dans le présent. Sam va in fine se confronter à une réalité insoupçonnée, et se rendre compte que les vieilles histoires de son père n'étaient peut-être pas les produits d'un vieil alcoolique mythomane. Une telle maîtrise narrative surprend pour quiconque est habitué aux dernières séries de Loeb, mais on est bien en présence d'un titre qui retrouve cette fraîcheur ou cette innocence première du comics, ou tel le héros de Nova, le lecteur redécouvre la magie du super-héroïsme réenchantant la trivialité d'un quotidien pas toujours joyeux. Rien à dire sur le travail de son vieux compère aux dessins, toujours de grande qualité.

Fantastic Four #1 : Matt Fraction/Mark Bagley


Comme pour Iron Man, les Fantastic Four ne m'ont jamais fasciné, et c'est pas ce premier épisode qui va changer la donne. Fraction joue la carte du voyage temporel et dimensionnelle, du moins une odyssée familiale pour que Reed sauve ses miches. Je me suis royalement ennuyé du début à la fin... 

Bilan de la revue : rien que pour Nova et les Guardians, c'est incontournable. Tout fan de cosmique ne peut pas ne pas la lire. Après si comme moi vous êtes pas fan d'Iron Man ou des F4, bon ben tant pis.